La Conférence des Bâtonniers a organisé sa 12ème "Journée Prison", mercredi 27 novembre 2013, sur la surpopulation carcérale en souhaitant être force de proposition pour remédier à cette situation.

En 20 ans, les pouvoirs publics ont créé 24 .576 places nouvelles dans les établissements pénitentiaires français à travers 50 nouveaux établissements qui représentent désormais un quart des structures pénitentiaires et qui accueillent plus de la moitié des détenus. Cependant,  la surpopulation carcérale n’a jamais été aussi importante.
En 10 ans, le nombre des décisions correctionnelles a augmenté de près de 50 % tandis que le nombre des détenus a progressé de 48.000 à plus de 67.000 aujourd’hui.
Pendant la même période, le taux d’incarcération a évolué de 75 pour 100.000 habitants à 100 pour 100 000 habitants aujourd’hui.

Les barreaux de France soulignent que de plus en plus de personnes considèrent que la loi pénitentiaire ne permet pas de lutter efficacement contre l’inflation carcérale et qu’il convient plutôt de réfléchir à la politique pénale et à notre échelle des peines pour limiter efficacement le nombre d’incarcérations.

Pour Jean-Luc Forget, Président de la Conférence des Bâtonniers : "Une véritable révolution culturelle est indispensable pour stopper la course au nombre des places de prison. Lutter contre la surpopulation carcérale en favorisant les peines alternatives à la détention, mieux individualiser l’exécution de la peine et préparer efficacement la sortie du détenu qui garantit une meilleure réinsertion et par là protège les intérêts des victimes. Les avocats, comme d’autres professionnels, savent parfaitement que ces mesures diminuent sensiblement les risques de récidive".
Lors d'un point presse, il a également indiqué notamment que "les avocats sont en première ligne pour voir les conséquences de la surpopulation carcérale, tant sur la dignité que sur la récidive" et aussi que la réforme pénale est "une initiative qui mérite d'être tentée".