Baker & McKenzie : nouveau rapport sur les fusions-acquisitions dans le secteur du luxe

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Baker & McKenzie publie une nouvelle édition de son rapport relatif au secteur du luxe en matière de fusions-acquisitions.

bakerBaker & McKenzie publie une nouvelle édition de son rapport sur les fusions-acquisitions transfrontalières qui met notamment l’accent sur la bonne santé des opérations transfrontalières de fusions-acquisitions dans le secteur du luxe.

Le secteur du luxe en expansion
Les fusions-acquisitions transfrontalières dans le secteur du luxe ont connu une hausse de 53 % en volume au cours des neuf premiers mois de 2016, comparé à la même période en 2015 : cela représente 23 opérations au total. Cette performance est d’autant plus remarquable que les opérations de fusions-acquisitions transfrontalières tous secteurs confondus, ont, elles, baissé de 22 % en volume sur la même période.

En valeur, la situation est plus contrastée dans la mesure où on constate une baisse de 21 % (3,6 milliards de dollars) des fusions-acquisitions transfrontalières dans ce secteur pour les trois premiers trimestres par rapport aux 9 premiers mois de 2015 ; cette année 2015 avait néanmoins été, rappelons-le, une année exceptionnelle en matière de fusions-acquisitions. D’ailleurs, le montant des opérations transfrontalières dans le secteur du luxe sur les trois premiers trimestres de 2016 représente une hausse de 27 % si on le compare à la même période de l’année 2014.

Sur le plan géographique, plus de la moitié des cibles visées sont des entreprises européennes en 2016. En valeur, quatre des cinq opérations les plus importantes depuis le début de l’année ont impliqué une cible européenne : Signet Jewelers au Royaume-Uni, Stroili Oro en Italie, Acrotec en Suisse et Amor en Allemagne.

L’opération la plus importante - et la seule au-dessus du milliard de dollars sur les 9 premiers mois de l’année - demeure toutefois l’achat d’une cible américaine, le fabricant de sacs Tumi, par le luxembourgeois Samsonite International pour 1,8 milliard de dollars.

Le marché du luxe a donc bien résisté en dépit du ralentissement du marché chinois et du contexte géopolitique instable dû aux attaques terroristes en Europe.

Les facteurs clés de cette croissance
La croissance en volume des opérations transfrontalières de M&A dans le secteur s’explique par deux facteurs principaux.

Tout d’abord, la consolidation a été un facteur clé dans le renforcement du marché des M&A dans le secteur du luxe. Ainsi plusieurs entreprises de premier plan ont acquis des marques qui leur permettent de compléter leur portefeuille de produits : ainsi l’achat du fabricant de sacs Tumi par Samsonite permet à cette dernière de mettre un pied dans le segment du luxe et de ‘premiumiser’ son offre. D’autres marques ont, elles, fait des acquisitions pour s’implanter dans de nouveaux pays. Cette volonté d’expansion géographique a ainsi poussé Estée Lauder à faire l’acquisition de la marque française By Kilian.

Les fonds de private equity ont également joué un rôle majeur dans cette croissance. Parmi les cinq deals les plus importants de l’année en valeur, trois ont impliqué des fonds de capital-investissement comme l’acquisition par le fonds Leonard Green & Partners de Signet Jewelers. Les acteurs de luxe et ces fonds trouvent mutuellement leur propre intérêt dans ce type d’opérations : "D’un côté, les sociétés de capital-investissement sont en mesure d’apporter des fonds importants, indispensables aux marques de luxe pour se développer, et sont réputées pour la mise en œuvre de synergies efficaces. De l’autre, les fonds de private equity bénéficient de l’image et de la notoriété associées à ces marques, en particulier dans le secteur de la mode" analyse Alyssa Gallot-Auberger, Associée au sein de Baker & McKenzie Paris, Global Chair du groupe d'industrie Consumer Goods & Retail et membre du Comité de pilotage de la Firme dédié au luxe et à la mode.

Les tendances émergentes dans le secteur du luxe
Au-delà de ces facteurs explicatifs, deux tendances majeures émergent dans le secteur du luxe.
En premier lieu, la transformation digitale prend de plus en plus d’importance, les entreprises du luxe se devant de répondre au mieux aux nouveaux usages numériques de leurs clients. "C’est notamment le cas dans la mode avec le phénomène du ‘see now/buy now’ (‘sitôt vu, sitôt acheté’) qui redéfinit la notion de saisonnalité en permettant aux clients d’acheter immédiatement après le défilé certaines pièces présentées" estime Alyssa Gallot-Auberger. Afin de répondre à ces besoins, on peut imaginer que les entreprises du secteur pourraient racheter des sociétés technologiques pour présenter une offre intégrée, sans être obligées de passer par un prestataire externe. De la même façon, les marques de luxe investissent de plus en plus dans des technologies qui leur permettent de proposer une vraie expérience client online.

La sensibilité aux normes environnementales et sociales, en particulier de la part de la génération des Millenials (18-34 ans), est une autre tendance émergente. En effet, un certain nombre d’opérations d’acquisitions de marques de niches ont déjà été réalisées par des entreprises du secteur afin de répondre aux nouvelles aspirations et valeurs de leurs clients. Ce type d’opérations va très probablement se renforcer dans un futur proche.

Il est clair que les marques de luxe qui investissent dans de nouveaux pays et secteurs, qui s’adaptent aux aspirations des Millenials et qui investissent dans la technologie seront celles qui vont prospérer dans les mois à venir.


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