Paul Lombard, Associé, Willkie Farr & Gallagher

Interviews
Outils
TAILLE DU TEXTE


 Paul Lombard, Avocat Associé, Willkie Farr & GallagherLe Monde du Droit a rencontré Paul Lombard, qui vient d'être nommé Associé du cabinet Willkie Farr & Gallagher.

Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?

Willkie Farr a entrepris depuis plusieurs années de compléter la palette de services offerts à nos clients avec des activités clés.

Après l’arrivée d’une équipe concurrence puis d’une équipe restructuring, le cabinet a attiré en 2010 des équipes de droit public et de financement de projet. Je suis arrivé à peu près en même temps, l’idée étant de construire une équipe finance polyvalente capable d’assister nos clients sur tout type de financement y compris des crédits LBO et des crédits corporate syndiqués, afin de faire le lien avec la base de clients traditionnels du cabinet.

En moins d’un an et demi nous avons réussi notre pari ; l’afflux de dossiers dans une conjoncture difficile a montré qu’un nouvel associé en financement se justifiait pleinement. De plus, je crois que c’est un signal fort que le cabinet entend investir durablement dans l’activité finance pour la développer au mieux.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Après l’Essec, en parallèle de quoi j’ai suivi un cursus juridique, j’ai intégré un M2 de Juristes d’Affaires (DESS à l’époque) pour compléter ma formation en droit. Je n’avais jusque là eu que des expériences en entreprise mais au cours de ce M2, j’ai commencé un stage dans le Cabinet Serra Michaud (qui est devenu Weil, Gotshal & Manges par la suite). Il devait durer 3 mois, je suis resté presque deux ans avant de rejoindre Allen & Overy où je me suis spécialisé en financement. J’ai eu l’occasion d’y travailler tant sur des financements d’actifs, de projets ou immobiliers que sur des crédits corporate ou des financements de LBO aussi bien du côté des prêteurs que des emprunteurs.

Au fil des années cependant, j’ai développé une pratique de plus en plus tournée vers les emprunteurs, notamment après un détachement dans l’équipe de Leverage Finance-Sponsor Group à Londres. C’est la raison pour laquelle j’ai naturellement rejoint Willkie Farr dont les clients sont historiquement des fonds d’investissement et des corporate.

 

Qui a le plus influencé votre carrière ?

La question est difficile tant les individualités que j’ai pu croiser sont fortes et diverses mais s’il fallait n’en retenir que deux, je dirais tout d’abord Philipp Wood qui a « inventé » le financement moderne chez Allen & Overy à Londres dans les années 70 et qui, encore aujourd’hui, est une source inépuisable de savoir et de sagesse qu’il dispense généreusement autour de lui.

Il y a aussi Daniel Payan qui est un « grand Monsieur » du private equity à Paris. On entend souvent qu’il a participé à l’invention du LBO en France, à le côtoyer aujourd’hui je crois qu’il est loin d’avoir fini de l’inventer et de le réinventer. C’est une grand chance que de pouvoir travailler et apprendre à ses côtés.


Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Là encore difficile de choisir mais s’il ne fallait en choisir qu’un je dirais le closing de l’acquisition de Spie par PAI en juillet 2006. C’était ma première transaction significative côté sponsor et c’est sur ce deal que j’ai réalisé que c’était véritablement ce segment de marché que je souhaitais développer. Il se trouve en outre que c’était -déjà- chez Willkie Farr, car nous co-représentions PAI, Willkie sur le M&A et moi sur le financement avec Allen à l’époque. C’est un clin d’œil amusant du destin, non ? 

Quels sont vos domaines de compétences ?

Le financement au sens large, depuis le financement immobilier jusqu’aux dérivés de crédit en passant par la titrisation mais mon cœur de métier c’est le financement d’acquisition et le financement corporate. Depuis quelques années j’ai également développé une pratique de restructuration de dette.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Les évènements marquants à mon sens ce ne sont paradoxalement pas les closings –et pourtant il y en a eu beaucoup avant la fin de l’année 2011- mais plutôt les processus de vente qui ont été stoppés, Homair ou Tokheim notamment.

Il y a des vendeurs, il y a également des acheteurs mais le niveau de financement ne permet pas pour le moment de réconcilier l’offre et la demande sur un prix qui convienne à tous. Nul doute que la situation va évoluer dans les semaines ou les mois à venir.

Quand chacun des prêteurs, des vendeurs et des acheteurs auront fait un pas, on verra une soudaine affluence sur le marché à l’image des premiers mois de 2011. Difficile de prévoir exactement ces à-coups d’activité mais ce qui est certain c’est que le marché ne reste jamais indéfiniment figé.

Qui conseillez-vous ?

Des fonds d’investissements : notamment PAI, Apax, IK, des Mezzaneurs : notamment Axa Mezzanine, et des entreprises : notamment Ipsos, Yoplait et General Mills, CMA CGM, Groupe Partouche, SGD et Daher.


Lex Inside du 18 avril 2024 :

Lex Inside du 15 avril 2024 :

Lex Inside du 5 avril 2024 :