TechNot 2019 : le Notariat accélère sa mue numérique

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La 3ème édition de TechNot, le Forum Technologies et Notariat, organisé conjointement par la Chambre des Notaires de Paris et Paris Notaires Services, a permis de faire le point sur les innovations proposées ou testées par la profession.

Près de 1.000 personnes se sont succédé tout au long de la journée de la 3ème édition de TechNot. L'objectif de ce forum est de confronter la profession notariale à la transformation numérique, à ses enjeux, à ses risques et surtout à ses opportunités. A la fois collectivement, mais également individuellement, par chaque notaire, chaque office. Pour ce faire, le TechNot réunit un grand nombre d’interlocuteurs et de partenaires pertinents sur les questions technologiques intéressant la profession notariale. 35 exposants étaient présents cette année. Des dizaines d'orateurs étaient également au rendez-vous comme Laurent Alexandre, chirurgien, entrepreneur et essayiste ou encore Eric Bothorel, député des Côtes d'Armor.

Si le climat était anxiogène lors de la première édition de TechNot, les notaires ont depuis apprivoisé le numérique.
Selon Bertrand Savouré, président de la Chambre des Notaires de Paris : « Les notaires ont toujours eu une vision volontariste du numérique. Même si le numérique change notre façon de travailler, c'est une transformation que nous sommes en train de réussir ».

Les notaires investissent dans l'IA et la blockchain

Pour preuve, la Chambre des Notaires de Paris a mis en place un Fond de l’Innovation qui est aujourd’hui doté de plus de 6,2 millions d’euros pour investir dans des nouvelles technologies, pour faciliter et améliorer le service client. La chambre a mis en place un comité de sélection des projets, comprenant des notaires et des experts extérieurs, qui donnera son avis motivé sur les projets présentés.

Ainsi, sur l'intelligence artificielle (IA), la chambre travaille notamment avec Hyperlex sur la base Vidoc qui référence les déclarations d'usage de tous les locaux de la Ville de Paris. Désormais, ses algorithmes sont capables de reconnaître des millions de documents en une vingtaine d'heures contre 25 années si le traitement avait été effectué par un être humain. Il s'agit maintenant d'aller plus loin en se servant de l'IA pour identifier des documents afin de les nommer et les classer automatiquement dans une data room.

En ce qui concerne la blockchain, un projet a pour but de mettre en place une blockchain pour tenir un registre de sociétés non cotées. 
La Chambre de Paris s'est rapprochée de la Chambre du Nord-Pas-de-Calais et Hubert Mroz, notaire à Roubaix, à l'origine de ce projet.
Par ailleurs, elle a développé une infrastructure de Blockchain privée et constitué un réseau de notaires (12 études) qui disposent au sein de leur office d'un réseau de minage dont le rôle est d'ajouter à la blockchain de nouvelles informations et d'en permettre une vérification techniquement incontestable. Cela permet notamment de tracer des datarooms gérées par les offices sur l'Espace Notarial.

Les notaires sont en avance du point de vue technologique par rapport aux autres professions du droit. Ce qui fait dire à Laurent Alexandre que « la façon dont la profession notariale s'empare des dossiers d'intelligence artificielle et du numérique est beaucoup plus mûre que ma profession. Je crois que si les notaires continuent à progresser en informatique, ils ne seront pas remplacés par les géants de l'intelligence artificielle dans le futur ».

Arnaud Dumourier (@adumourier)


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