Après avoir exercé la profession d’avocat pendant plusieurs années, j’ai été amenée à rejoindre, comme juriste, un groupe pharmaceutique français à Barcelone. C’est donc  à partir de ce moment que j’ai commencé à travailler au sein d’une filiale étrangère d’un groupe pharmaceutique mondial. A cette occasion, j’ai découvert un nouveau métier qui possède certains atouts que je méconnaissais : d’abord le secteur d’activité qui est celui du médicament et de la santé. Ce domaine très particulier met en permanence en perspective les thèmes du droit et de l’éthique.  Par ailleurs, le fait d’occuper ces fonctions à l’étranger dans un groupe international m’a confronté à des problématiques extrêmement enrichissantes (systèmes juridiques et judiciaires différents).

Travailler au sein d’un département juridique d’une filiale française d’un groupe international présente des contraintes et des atouts qui l’emportent largement.

Je commencerai par ce dernier point :

Contraintes

Elles sont multiples, culturelles, issues de législations complexes et parfois contradictoires entre les pays (par exemple, le reporting de violations de la loi sous SOX, la réglementation CNIL…).

D’un pays à l’autre, ces concepts sont aussi parfois très différents. Alors il est nécessaire de comprendre comment cela fonctionne ailleurs afin d’être en mesure d’expliquer avec habileté nos propres concepts juridiques.

Ces contraintes sont aussi dans le manque de compétitivité de notre profession dans ce domaine par rapport à nos collègues anglo-saxons au regard du legalprivilege, qui est un vrai sujet de pérennité même. Il est grand temps que nos analyses soient couvertes par le legalprivilege, à défaut, nous risquons d’être exclus de certains projets internationaux.

Elles sont présentes également dans le manque d’harmonisation de nos professions du droit et des statuts qui s’y attachent.

Atouts

Je suis adossée à une équipe juridique mondiale avec des apports de compétences et des regards décalés et enrichissants. Au-delà de ces aspects culturels, nous bénéficions d’apports de contenus et de références qu’il nous appartient de transposer avec intelligence dans le contexte français. C’est également  bénéficier de la place centrale et stratégique de la Direction juridique au niveau mondial et contribuer ainsi avec beaucoup plus d’efficacité à défendre les enjeux de la filiale française.

De plus, en ce qui me concerne chez GSK, j’ai la chance d’avoir un périmètre de responsabilités complet. Notre groupe étant présent sur l’ensemble de la chaîne du médicament en France, de la recherche, production, commercialisation, avec par conséquent des problématiques très diversifiées.

Au sein de notre groupe la filiale française sert aussi de plateforme puisque, mon équipe et moi-même avons la responsabilité de l’Afrique du Nord et  des pays africains francophones.

Appartenir à l’équipe  d’un groupe international en France est donc une fonction enrichissante et épanouissante. Nous sommes en permanence à la croisée de problématiques multiples qui nous remettent en cause et qui nous préparent aux enjeux de demain, tels que les rencontrent déjà d’autres filiales dont nous nous nourrissons et auxquelles nous apportons également beaucoup.De fait, un groupe international est pour moi l’exemple même d’une entreprise de partage du savoir.

Caroline Sitbon, Administrateur AFJE et Directeur juridique du Groupe britannique, GlaxoSmithKline (GSK) numéro deux de l’industrie pharmaceutique mondiale

A propos

Cet article provient du numéro 13 de Juriste Entreprise Magazine (JEM), magazine de l'Association Française des Juristes d'Entreprise (AFJE) dont le dossier spécial est consacré à la mondialisation..

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