Discussions d’Alcatel-Lucent avec Permira en vue du rachat de son activité Genesys

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Pascal Rémy - Directeur juridique M&A Strategy - Alcatel-Lucent et Wesley R. Johnson, Jr. - Avocat Associé M&A - Jones DayLe Monde du Droit a interrogé Pascal Rémy - Directeur juridique M&A Strategy - Alcatel-Lucent, Wesley R. Johnson, Jr. - Avocat Associé M&A - Jones Day et  Sophie Hagège - Avocate Associée M&A - Partner-in-charge du Bureau de Paris - Jones Day au sujet des discussions d’Alcatel-Lucent avec Permira en vue du rachat de son activité Genesys pour 1,5 Md de dollars.

Pouvez-vous nous rappeler le contexte de cette opération ?

Pascal Rémy, Directeur juridique M&A Strategy, Alcatel-Lucent : Je rappelle tout d’abord que, pour satisfaire à un certain nombre d’obligations légales, cette opération n’est pas encore réalisée. Nous visons un « closing » pour la fin d’année ou le début d’année prochaine. La vente de notre activité Genesys s’inscrit dans le plan de transformation engagé par Alcatel-Lucent il y a quelques années. Cet effort consiste pour le groupe en particulier à revoir régulièrement son portefeuille d’activités et faire des choix stratégiques. Ceci nous a conduits à céder un certain nombre d’actifs non stratégiques ces dernières années.

Quel était l’enjeu ?

Pascal Rémy : Une fois la décision stratégique prise par la Direction du groupe, le principal enjeu était de trouver le meilleur partenariat possible pour Genesys et réaliser la transaction au meilleur des intérêts d’Alcatel-Lucent et de ses actionnaires, et bien entendu de Genesys, ses employés, clients et partenaires. Nous avons notamment porté une attention particulière à la poursuite des partenariats entre Genesys et le reste de notre activité Entreprise. Nous sommes convaincus d’avoir réussi cette synthèse.

Quel a été votre rôle dans cette opération ?

Wesley Johnson, Sophie Hagège, Jones Day : Alcatel-Lucent dispose d'équipes internes très compétentes et expérimentées. Dans une opération de cette envergure avec un calendrier tres serré, notre rôle a consisté à assister Alcatel-Lucent sur la négociation et la rédaction de la documentation, ainsi que sur les aspects spécifiques du dossier, notamment la propriété intellectuelle et le le financement d'aquisition. Grâce à notre forte présence en Californie, nous avons également assuré la partie logistique des négociations qui se sont deroulées dans nos bureaux de San Francisco.

Comment choisissez-vous vos conseils ?

Pascal Rémy : Alcatel-Lucent a mis en place des règles et procédures pour la sélection de ses conseils. Pour ce type d’opération d’envergure, nous procédons systématiquement à un « beauty contest » avec un panel limité de cabinets capables de répondre à nos attentes. En l’espèce, j’avais rédigé un cahier des charges que j’ai soumis à une sélection de cabinets, que j’ai ensuite rencontrés à au moins une ou deux reprises chacun. Au terme de ces échanges et des offres de services reçues, notre choix s’est porté sur celui qui avait répondu au mieux aux enjeux et contraintes exprimées, sur la base d’une approche multi-critères : expertise et réputation, agilité et efficacité de l’organisation, compétitivité en termes de taux horaire et capacité à maitriser les coûts tout au long du projet, présence géographique (une vingtaine de pays concernés par l’opération), sans oublier évidemment le volet humain.

En l’occurrence, pourquoi Jones Day ?

Pascal Rémy : Tous les cabinets initialement contactés avaient la capacité de nous assister mais Jones Day – en l’occurrence Wesley Johnson et Sophie Hagège – ont le mieux répondu à nos demandes et aux enjeux du projet. Le cabinet n’était pas nécessairement le meilleur pour chacun des critères de sélection mais fut le mieux placé au global.

Comment se sont passés les échanges avec Jones Day ?

Pascal Rémy : De manière très satisfaisante. Nous avons travaillé en équipes intégrées Jones Day-Alcatel-Lucent, gage d’efficacité, de réactivité et maitrise des coûts. La phase la plus active sur le plan juridique (rédaction et négociations des accords) a finalement été conduite de manière accélérée et intensive, avec en particulier deux semaines de négociations passées dans les bureaux de Jones Day à San Francisco, qui furent « interesting » (…) pour utiliser un terme anglais. 

Selon vous, qu’est ce qui a permis la réussite de cette opération ?

Pascal Rémy : le choix de Jones Day s’est avéré pertinent. Des objectifs clairement exprimés et l’implication de nos équipes respectives, pluridisciplinaires, ont été des facteurs de succès importants. 

Wesley Johnson, Sophie Hagège : La réussite de l'opération résulte selon nous de trois facteurs principaux. Tout d'abord, l'organisation, la coordination et le bon management des équipes internes et externes par les responsables du projet Fred Ludtke et Pascal Rémy. Ensuite, la volonté des deux parties de mener à bien ce projet selon un calendrier relativement court et la réunion de toutes les équipes de négociation en un même lieu pendant toute la durée du projet. Et enfin, la présence de spécialistes et de compétences dans les domaines spécifiques nécessités par une opération de cette envergure, notamment sur les aspects de propriété intellectuelle.

 

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER


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