Rencontre avec Sabine Jolly co-fondatrice de la revue ActuAssurance

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Sabine Jolly - Maître de Conférence en Droit privé - Université Lyon III

En 2008, Axelle Astegiano- La Rizza et Sabine Abravanel-Jolly, deux jeunes Maîtres de conférences spécialisées en droit des assurances de l'Université Lyon 3 ont décidé de fonder la revue ActuAssurance.

Depuis près de 3 ans et demi, elles assurent la veille juridique ainsi que la publication de la revue, dont les archives ont été mises en ligne il y a peu et qui s'est dotée récemment d'une version papier.

Le Monde du Droit a rencontré Sabine Abravanel-Jolly co-directrice, pour parler de cette revue qui se développe.

 

Vous avez créé cette revue avec Axelle Astegiano-La Rizza, comment cela s’est-il passé ? Comment travaillez-vous ensemble ?

Nous avons eu vraiment envie de créer cette revue, pour être plus réactives face à l’actualité jurisprudentielle et législative, et être les auteurs des commentaires que nous souhaitons publier.

Axelle et moi sommes toutes deux contributrices permanentes à la RGDA (Revue générale du droit des assurances) mais c’est une revue trimestrielle. Au contraire, Actuassurance permet d’assurer une veille permanente, et un suivi quasi instantané.

De plus, ça nous apporte une vraie liberté, notamment dans le choix des chroniques etc...

Quant à notre façon de travailler, on fait tout ensemble, on se répartit les arrêts à commenter et on se corrige mutuellement.

Pour les contributions extérieures, le principe est la double correction par Axelle, moi-même et les autres membres du comité de lecture, présents ou à venir. Pour tout vous dire nous sommes collègues et amies, ce qui facilite grandement notre organisation.

Vous avez fait une thèse sur le droit des personnes, comment en êtes vous venue au droit des assurances ?

A vrai dire, quand j’ai eu fini ma thèse, j’ai presque envie de dire le lendemain, mon directeur de thèse Luc Mayaux m’a dit "Sabine, maintenant il vous mettre au droit des assurances". C’est ce que j’ai fait, et cela fait maintenant plus de 10 ans que je travaille dans cette matière riche et passionnante qu’est le droit des assurances.

Vous dites être une revue en ligne pour des questions de coûts, souhaitez-vous développer une version papier ?

Il existe une demande de la part des étudiants et des avocats principalement. Nous sommes en train de développer une version papier, principalement pour les BU, dont le coût est pris en charge, elle existe d’ailleurs déjà à la Bibliothèque de l’Université Lyon 3 et à l’Institut de droit des assurances. Les étudiants n’ont pas encore bien pris l’habitude de se servir de revues numériques, et le coût est peu élevé d'où cette version papier. Pour les avocats, si la demande se maintient, on pourra peut-être développer ça sur le long terme.

En tant que maître de conférence est-ce que vous cherchez à impliquer vous étudiants ?

Ce n’est pas notre but, parfois on implique des doctorants, mais pas forcément les nôtres, de façon plus générale, nous offrons à tout docteur en droit la possibilité de publier sur notre site. C’est sûr qu'il est plus facile pour eux de publier chez nous que dans des revues déjà installées. Mais nous ne cherchons pas spécialement à nous tourner vers eux.

Justement, qui sont vos contributeurs ?

Axelle et moi évidemment ! Mais nous comptons également dans notre équipe des auteurs du monde universitaire, des courtiers en assurance, des avocats et autres professionnels. Aujourd’hui, ActuAssurance est devenue une revue à part entière, les auteurs nous soumettent des commentaires ou articles, alors qu'au début, nous devions les solliciter.

Quels sont vos objectifs ?

Déjà tout simplement rendre pérenne la version en ligne, continuer à la développer. Depuis quelques temps on a créé des archives de tous les numéros qui fonctionnent bien et sont très faciles à manipuler.
Dans un second temps, nous envisageons de développer la version papier pour qu’elle soit diffusée dans toutes les BU, mais toujours en visant bien le public des étudiants. Le papier n’est pas un objectif en soi, le support numérique est amplement suffisant pour parvenir à notre objectif : tout est accessible en quelque clics, il suffit de remplir un formulaire pour s'abonner, les recherches thématiques sont également plus aisées. Ce n’est que si la demande se maintient de la part des avocats et d’autres professionnels que nous chercherons à étendre la diffusion sur version papier.

Qui est votre public ?

Nos principaux abonnés sont des avocats, des compagnies d’assurance, et des auxiliaires de justice en général. Les étudiants sont eux aussi intéressés mais ce n’est pas notre principal public, ainsi que le montrent les statistiques.

Il y a peu, nous avons participé à un colloque organisé par Juriconnexion, une association dont l’objet social est de regrouper toutes les personnes intéressées par le droit et qui utilisent des supports électroniques d’information juridique, sur le thème des "Revues juridiques libres". Depuis, nous nous sommes encore mieux fait connaître et avons doublé notre nombre de connexions, ce qui nous a évidemment fait plaisir mais nous ne nous y attendions pas du tout.

Au début, nous avons été très critiqués parce qu'on n’avait pas de comité de lecture, aujourd’hui c’est le cas, il est présidé par Jean Bigot, professeur émérite (Axelle et moi en faisons aussi partie).

A présent, nous sommes en attente d’être répertoriées par l’AERES, et nous figurons déjà dans le catalogue SUDOC. Ces références sont importantes parce qu’il nous a été très difficile de faire accepter qu’une revue numérique soit une revue à part entière. Mais fort heureusement la plupart des juristes se sont vite habitués.

 

Propos recueillis par Laura BUFFART


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