Julie Couturier : « L'objectif est de construire une nouvelle manière de dialoguer et de faire émerger des idées par l'intelligence collective et les débats participatifs »

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Le barreau de Paris organise le 29 septembre prochain les Chantiers de la Collaboration au Palais des Congrès. Le Monde du Droit a interrogé Julie Couturier, bâtonnière de Paris, pour en savoir plus sur cet événement de la rentrée dont l’ambition est de donner un nouvel élan au statut de collaborateur libéral. 

Pourquoi avez-vous décidé de lancer ces Chantiers de la Collaboration ?

À l’occasion de la campagne du bâtonnat avec Vincent Nioré, nous nous sommes aperçus d’un certain nombre de changements dans le rapport au travail en ce qui concerne la relation entre les collaborateurs et les cabinets qui les emploient, comme c’est le cas en réalité dans l’ensemble de la société.

Il existe manifestement un problème d'adéquation entre les cabinets qui rencontrent des difficultés à recruter, et les collaborateurs qui eux sont dans une dans un désir d'une meilleure conciliation entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Le mode de d'exercice aussi évolue avec la place que prend le télétravail depuis la pandémie.

Nous avons souhaité réunir associés et collaborateurs autour de la table, non pas dans une démarche de revendication, mais dans une démarche dans laquelle collaborateurs et cabinets sont les partenaires du même contrat. Il faut que l’on retrouve le chemin non seulement pour fonctionner ensemble à la satisfaction des uns et des autres de façon harmonieuse, mais aussi pour pérenniser et préserver le contrat de collaboration libérale, même si bien sûr une partie de nos confrères sont salariés, et c’est très bien comme cela.

Faut-il faire évoluer ce statut ?

Nous sommes très attachés au statut de collaborateur libéral pour préserver l'esprit libéral de la profession. Par conséquent, dans notre esprit, il ne s'agit pas de supprimer la collaboration libérale, mais de faire évoluer le statut.

C’est pourquoi les Chantiers de la Collaboration donneront la parole aussi bien aux collaborateurs qu’aux cabinets. Nous voulons que la réflexion aille plus loin avec des regards extérieurs, avec des interventions d'anciens avocats qui ont quitté la profession et qui expliqueront pourquoi ils l'ont quittée.
Les secrétaires généraux des cabinets d’avocats viendront aussi témoigner, car ils ont une vision globale de ce qu’il se passe dans les cabinets.

Quels seront les thèmes abordés ?

Cette journée s’intéressera à tous les aspects de la collaboration libérale : le bien-être au travail, le management, l'égalité et de lutte contre le harcèlement et discrimination, qui, comme vous le savez, est un sujet qui me tient à cœur, avec la présence de la ministre Isabelle Rome qui participera à une table ronde.
Les problématiques de recrutement, d'évolutions dans la carrière, l'association seront aussi abordés.

Qu’attendez-vous de ces Chantiers de la Collaboration ?

C’est un point d’étape. Des pistes seront dégagées et feront l’objet d’un vote au Conseil de l’Ordre. J'espère que d'ici à la fin de l'année des suites concrètes pourront être données à ces Chantiers de la Collaboration même si de toute façon toutes ces questions sont très évolutives.

Nous poursuivons une démarche horizontale et interactive sur le même modèle que d’autres sujets comme pour les échanges entre magistrats et avocats. L'objectif est de construire une nouvelle manière de dialoguer et de faire émerger des idées par l'intelligence collective et les débats participatifs.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier


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