« L'Ordre des avocats doit être représentatif de toutes les forces vives du barreau de Paris »

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Dans le cadre de l’élection pour le renouvellement au tiers des membres du Conseil de l’Ordre du barreau de Paris des 30 novembre et 1er décembre 2021, Le Monde du Droit a interrogé les candidats Anne-Constance Coll et Franck Boulin.

Pourquoi vous présentez-vous ?

Nous sommes partis d’un constat simple : une part importante de nos confrères a le sentiment de ne pas être représentée au Conseil de l’Ordre et s’en désintéresse faute de réponses pratiques à leurs préoccupations quotidiennes.

Anne-Constance a créé plusieurs groupes Facebook dont « avocats modèles d’actes », « entre avocats à leur compte » et « gestion et développement des cabinets d’avocats » qui comptent plus de 6500 confrères et répondent en pratique à ce besoin d’entraide et de confraternité.

Franck exerce dans le lobbying et défend notre profession depuis de nombreuses années. A titre d’exemple, il œuvre activement pour une diminution de la TVA appliquée aux avocats. Il a ainsi participé avec Matthieu Boissavy, alors MCO, à la rédaction d’un rapport présenté au Conseil de l’Ordre, en faveur de l’abaissement du taux de TVA à 5,5% pour les particuliers, qui a été adopté à une très large majorité. Franck a également beaucoup travaillé sur le sujet du secret professionnel, sujet actuel de bien des inquiétudes.

Tous deux avocats entrepreneurs, nous souhaitons apporter notre pragmatisme au Conseil de l’Ordre.

Pourquoi ce binôme ?

La force de notre binôme est d’être particulièrement complémentaire.

Anne-Constance, spécialiste de droit public, a travaillé comme collaboratrice au sein de grands cabinets et exerce dorénavant en contentieux généraliste. Lauréate de deux prix de l'innovation, Anne-Constance connait bien le quotidien des avocats qu’ils exercent en qualité de collaborateur, ou à leur compte, qu’ils exercent au sein d’un petit ou d’un grand cabinet.

Franck quant à lui est avocat fiscaliste et douanier, ainsi qu’en droit des transports. Avant de prêter serment, il a été haut fonctionnaire à l’Assemblée Nationale, au Bundestag allemand ainsi qu’au sein de l’Organisation des Nations Unies où il a dirigé plusieurs programmes de promotion de bonne gouvernance en Asie et au Moyen-Orient. Son expérience sera très utile au sein du Conseil de l’Ordre pour renforcer l’action du Barreau auprès des pouvoirs publics.

Quels sont les principales idées que vous voudriez défendre ?

Le but est d'aider nos confrères dans leur exercice quotidien. Les prochaines élections nous donneront une occasion de démontrer notre influence sociétale et économique.

Cela passe en premier lieu par la trésorerie du cabinet d’avocat, dans ce contexte post-pandémique. Nous aimerions soutenir la mise en œuvre de la TVA à 5,5% qui fait d’ailleurs partie du programme du futur vice-bâtonnier Vincent Nioré. Il nous semble également important de favoriser l’accès au droit par la création d’une plateforme de dépôt des demandes d'aide juridictionnelle. Nous devons également améliorer l’accès des confrères au droit et à la jurisprudence européenne pour gagner ou pour conseiller efficacement les clients. Enfin, Paris doit demeurer une place internationale du droit et rayonner. C'est en cela que nous souhaitons défendre la diversité, représenter tous les avocats, sans exceptions. Enfin, la défense du secret professionnel, à la base de la profession d’avocat et raison d’être de la relation de confiance de nos clients, fait partie des combats à mener, quel que soit le mode d’exercice.

Quelle est votre vision de l'avocat de demain ?

L’avocat de demain est pluriel comme le sont les modes d’exercice de notre profession.

Chacun d’entre nous doit être libre d’exercer selon la forme et dans les matières où il excelle. C’est notre diversité qui fait la richesse de notre profession.

Naturellement l’avocat 2.0 sera connecté et numérique, suivant en cela l’évolution de notre société et notre clientèle. La remise en cause actuelle du secret professionnel pose d’ailleurs des problèmes essentiels dans ce domaine.

L’Ordre doit défendre, représenter et soutenir chacun d’entre nous et faire preuve de pédagogie dans ses communications avec le grand public. Nos règles doivent donc évoluer pour rester concurrentiels mais notre déontologie, propre à notre métier, doit toutefois être conservée.

Propos recueillis par Léa Verdure


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