Les moyennes entreprises prennent du retard en matière de durabilité et mettent en péril leurs financements

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Le manque d'accès au financement, les réglementations gouvernementales et l'absence de réponses cohérentes entre les industries sont les principales causes du retard des moyennes entreprises en matière de durabilité. Néanmoins et depuis le début de la pandémie de covid-19, les très grandes et moyennes entreprises investissent davantage dans le développement durable. Seules deux sur dix affirment que le développement durable est actuellement une priorité des conseils d'administration. Cependant, cette situation pourrait être amenée à changer significativement au cours des quatre prochaines années.


Une étude menée par le cabinet d'avocats d'affaires, Addleshaw Goddard, a révélé que les grandes entreprises européennes progressent plus rapidement que les moyennes entreprises[i], en matière de développement durable, et que cet écart devrait s'accentuer au cours des quatre prochaines années.

Le cabinet d'avocats a constaté que le secteur financier a l'intention de ne plus accorder de financements aux entreprises d'au moins deux secteurs clés d'ici 2025 – au premier rang desquels l'immobilier et la santé – si ces acteurs ne s'engagent pas dans une stratégie de transition énergétique. De fait, la combinaison de ces facteurs pourrait avoir un impact réel sur la capacité des entreprises de taille moyenne à prospérer à moyen terme.

Après avoir interrogé 1 000 chefs d'entreprise et responsables financiers, l'étude révèle que les moyennes entreprises peinent en matière de durabilité et pour plusieurs raisons :

  • l'absence de réponse commune au sein de l'industrie (un obstacle pour 76% des entreprises de taille moyenne contre 50% des très grandes entreprises) ;
  • la difficulté à trouver de nouveaux financements par capitaux propres (75% contre 56%) ;
  • la réglementation gouvernementale (73% contre 52%) ;
  • le manque d'accès à des données de qualité sur la durabilité (75 % contre 60 %).

Pour les moyennes entreprises et les très grandes entreprises, la pression exercée pour maintenir les coûts à bas niveau est l'un des principaux freins à la durabilité (81% des moyennes entreprises contre 75% des très grandes entreprises).

Aujourd'hui, pour 17 % des moyennes entreprises, contre plus d'un quart des très grandes entreprises (26 %), le développement durable n'est pas une priorité de l'agenda des conseils d'administration. Cependant, les moyennes entreprises sont 72 % à déclarer que le développement durable pourrait devenir l'une des deux principales priorités des conseils d'administration d'ici 2025, contre 82% pour les très grandes entreprises.

Amanda Gray, associée chez Addleshaw Goddard au Royaume-Uni, a déclaré :

"Les petites et moyennes entreprises sont dans une impasse, car elles n'ont pas les garanties dont elles ont besoin pour développer et investir dans une stratégie de transition énergétique, mais sans ce prérequis, le monde de la finance risque de leur couper les vivres dans les prochaines années."

"Les gouvernements doivent s'efforcer de fournir toutes les garanties possibles, par exemple en fixant des objectifs intermédiaires contraignants. Cela permettra aux entreprises de toutes tailles d'être confiantes, sachant qu'elles rempliront les bons critères et qu'elles seront sur un pied d'égalité avec leurs concurrents."

Les plus grandes entreprises déclarent également avoir augmenté de manière significative leurs investissements financiers dans le développement durable depuis le début de la pandémie de covid-19 (41 %), et 38 % affirment que leurs conseils d'administration ont consacré plus de temps à l'amélioration des performances ESG au cours de la même période. En comparaison, moins d'un quart des entreprises de taille moyenne ont augmenté leurs dépenses (24 %) et le temps consacré au sujet par leurs conseils d'administration (23 %).


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