Élections au Conseil de l'Ordre de Paris : Interview de Joëlle Monlouis et Samuel Sauphanor

Interviews
Outils
TAILLE DU TEXTE

Le Monde du Droit a interrogé Joëlle Monlouis et Samuel Sauphanor, candidats au Conseil de l'Ordre. Les 29 novembre et 1er décembre 2022, les avocats parisiens éliront 14 nouveaux membres du Conseil de l’Ordre pour un mandat de 2023 à 2025, par binômes paritaires (une femme, un homme).

Pourquoi vous présentez-vous ?

Se présenter est dans la lignée de notre engagement syndical. En effet, nous sommes engagés l’un et l’autre à l’ACE depuis de nombreuses années. Nous sommes d’ailleurs tous deux co-présidents de commission (commission droit du sport pour Joëlle et commission égalité pour Samuel), et Samuel est au bureau de l’ACE Paris. C’est donc assez naturellement que nous nous présentons aujourd’hui.

Nous aimons notre profession. Profondément. Nous voulons la défendre, la porter, la projeter dans l’avenir, et lui être utile. Nous souhaitons lui rendre ce qu’elle nous a donné.

Nous souhaitons représenter nos confrères, être leur porte-parole auprès de l’Ordre. Nous voulons les représenter dans leur diversité.

D’où vous est venue l’idée d’un tel binôme ?

Nous sommes tous les deux très complémentaires et nous avons constaté que nous représentions différentes façons d’être avocat. En effet, nous cumulons à nous deux quasiment toutes les façons d’organiser l’activité d’avocat : collaborateur de structures internationales, de structures de plus petite taille, création de cabinet, exercice individuel, associé d’un cabinet indépendant… Et puis nous plaidons, nous conseillons, nous négocions, nous médions, nous arbitrons…

Et puis, nous sommes tous deux « avocats de terrain ». Ce constat nous a soudés. Nous sommes « les mains dans le cambouis » comme on dit, et malgré nos différences de domaines, de pratiques et des structures, nous sommes Avocats !

Quelles sont les idées que vous aimeriez défendre dans le cadre de votre élection ?

Nous avons interrogé nos confrères sur la profession. Et ce qu’ils nous disent, nous souhaitons le porter au niveau de notre Ordre. Les idées qu’ils nous donnent - et que pour certaines nous partagions déjà -, nous allons travailler à leur mise en œuvre. Les difficultés qu’ils expriment, nous allons les traiter. Les plus jeunes confrères veulent plus de liberté, et plus de sens. Cela tombe bien, nous sommes une profession libérale, et choisir d’être avocat, c’est choisir le sens, car c’est choisir de défendre (peu importe la pratique, nous défendons tous). Donc allons au bout des opportunités immenses qu’offre le caractère libéral de la profession, et cessons de n’en garder que les inconvénients, singulièrement pour nos jeunes confrères. Notre statut libéral nous permet d’être en phase avec le monde tel qu’il est. Profitons-en. Ne gâchons pas cette chance. Comprenons les attentes de la jeune génération, laquelle, au fond, nous renvoie à ce que nous aurions dû ne jamais cesser d’être : des entrepreneurs libéraux et innovants. Notre souhait est d’aider à ce que chaque avocat, à tous les stades de sa carrière, et quelles que soient les modalités de son exercice, se perçoive – et se réalise – comme tel. La recherche, le développement, et la conservation d’une clientèle, l’adaptation aux mutations rapides de l’environnement, le recouvrement des honoraires concernent autant le jeune collaborateur que le « senior partner ». Gardons cela à l’esprit, pour travailler sur des trajectoires professionnelles accomplies. Cela suppose, aussi, que soient traités des dysfonctionnements qui, au regard de la récurrence de leur signalement dans notre enquête, laisse penser qu’ils sont beaucoup plus répandus que l’on imagine. Les comportements abusifs, le harcèlement, les discriminations, sont des réalités qui, en dépit du très grand travail réalisé par l’Ordre ces dernières années, demeurent à un niveau critique. La gestion du temps (et donc la charge de travail) est aussi très souvent évoquée. Pour la profession, ils soulignent la situation de la justice et le déficit de considération de la profession (et son manque de visibilité).

Nous cherchons à répondre à ces questionnements, et nous souhaitons aussi mieux faire connaitre ce que l’Ordre fait, afin que les avocats se l’approprient. Ainsi, nous souhaitions aider les avocats à se développer : numérisation, nouveaux métiers, activités connexes, nouveaux marchés… Il faut accentuer la formation, les études de marché, l’accompagnement… L’enquête menée nous conforte dans nos options. Tout ceci, nous voulons le promouvoir, soutenir les initiatives mises en place, faire circuler les bonnes pratiques et donc amplifier ce qui marche.

Et sur un tout autre plan, ce mandat va coïncider avec les Jeux Olympiques de Paris2024. C’est une occasion historique pour notre pays, nos sportifs, nos territoires, mais également pour les avocats. Joëlle va promouvoir des actions en faveur des avocats. Nous souhaitons sensibiliser l’Ordre sur l’opportunité de ces jeux, en termes de visibilité, d’influence, et à l’international.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)    

À PROPOS DES CANDIDATS

Joëlle Monlouis

Inscrite au Barreau de Paris depuis 2007, Joëlle Monlouis exerce en droit du sport, en conseil, en contentieux et en arbitrage. Elle a exercé chez White & Case, puis chez Jaudel Partners (Nathalie Saillard Laurent), avant de créer sa propre structure en 2013. Elle possède une forte expertise dans les domaines du droit des Affaires (M&A, relations entre associés, contentieux commercial,…) et du droit du Sport (conseil auprès de Confédérations / Fédérations / Clubs & Sportifs, contrat de naming et droits TV, contentieux devant le TAS et les instances fédérales internationales,…). Elle exerce en structure individuelle.
Ancienne pratiquante d’athlétisme jusqu’au niveau national et de football, passionnée de Sport, Joëlle Monlouis a une excellente connaissance de cet écosystème. Elle s’investit dans différentes structures sportives : elle est notamment aujourd’hui Vice-présidente de la ligue d’Ile-de-France de football. Elle exerce de nombreuses activités en pro-bono (FIFA, etc.) et pour faire progresser la cause des femmes dans le sport.

Samuel Sauphanor

Inscrit au Barreau de Paris depuis 2004, Samuel Sauphanor exerce en contentieux des affaires et droit pénal des affaires. Il a cofondé le cabinet Le 16 Law en 2017, cabinet d’affaires indépendant dédié au contentieux et à l’arbitrage, après avoir été collaborateur au sein des cabinets Rambaud Martel en début d’exercice, puis Freshfields, durant plus de 10 ans.
Samuel Sauphanor est par ailleurs très investi dans des activités pro-bono (accès à l’éducation, inégalités entre les territoires, plafonds de verre professionnels). Enfin, boxeur amateur confirmé et ancien compétiteur universitaire, Samuel consacre beaucoup de son temps libre à ce sport, en le pratiquant, et en soutenant diverses initiatives dédiées à sa diffusion.


Lex Inside du 18 avril 2024 :

Lex Inside du 15 avril 2024 :

Lex Inside du 5 avril 2024 :