Elections ordinales Paris 2020 : interview d'Elise Arfi et Renaud Semerdjian

Interviews
Outils
TAILLE DU TEXTE

Le Monde du Droit a interrogé Elise Arfi et Renaud Semerdjian, candidats au Conseil de l'Ordre de Paris pour le mandat 2020-2022.

Pourquoi vous présentez-vous ?

Nous exerçons tous deux depuis environ 15 ans et sommes à des moments de nos carrières où nous avons déjà suffisamment construit pour nous mettre au service de nos Confrères en nous impliquant au Conseil de l’Ordre. L’année 2020 est, une année, difficile pour de nombreux avocats parisiens. Les grèves de début d’année suite au projet de réforme des retraites et la crise sanitaire ont suscité en nous une envie forte de mobilisation et de solidarité. Pour nous, devenir avocat était un rêve et nous avons une très haute idée de notre profession et de ses missions. Plus que jamais, nous souhaitons nous investir, écouter, dialoguer, soutenir et accompagner nos Confrères.

Quels sont les principaux axes de votre programme ?

La candidature que nous portons avec Renaud Semerdjian se fonde sur trois axes :

- Former mieux et plus efficacement : en privilégiant les formations pratiques orientées vers la gestion de nos cabinets et le développement de la clientèle, mais aussi en favorisant un module de tutorat envers les jeunes Confrères et en élargissant le champ des activités donnant droit à des crédits-formation, réformer l’école de Défense Pénale.

- Protéger plus : en veillant avec intransigeance au maintien et à l’autonomie de notre système de retraite et en généralisant l’assurance perte d’activité sans augmentation de nos charges. Le Barreau de Rouen l’a fait. Paris peut le faire. Une de nos richesses est notre capital humain, nous devons investir pour en assurer son développement au même titre qu’une politique ambitieuse doit être mise en œuvre pour Paris place de Droit dans l’intérêt d’un écosystème ou nous avons chacun notre place à tenir, notre rôle à jouer. Nous sommes tous Avocats, avec un ADN commun, notre déontologie, ne l’oublions pas.

Renforcer nos liens, au sein de notre Barreau, mais aussi avec les autres professionnels du droit : en maintenant un dialogue constant avec les magistrats, nous l’avons amorcé pendant cette campagne en rencontrant Messieurs Netter, Hayat, Heitz et Bonhert nous avons formulé des propositions qui ont été accueillies favorablement (développement des stages en juridictions, sanctuarisation des Assises de la Justice..) mais aussi notamment en pérennisant les permanences déontologiques au Tribunal judiciaire et à la Cour d’appel.

Quels dysfonctionnements observez-vous au sein de l’Ordre et que proposez-vous comme solutions ?

Le terme de dysfonctionnement semble excessif pour décrire l’Ordre, qui, ces dernières années, a évolué vers une meilleure gestion, avec plus de transparence. Comme toute organisation, elle est perfectible et nous y travaillerons. Notre souhait est que l’Ordre des avocats de Paris, grâce à sa représentativité unique en France parmi les Barreaux, se place en tête du dialogue avec les pouvoirs publics pour faire avancer les droits et les libertés publiques. Nous voyons passer de plus en plus de réformes sans que les avocats aient été consultés ou aient pu s’exprimer, d’un point de vue institutionnel. Notre rôle est primordial en démocratie, et nos combats doivent rester à la hauteur de ce rôle.

Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ?

C’est une question piège! Cette année, les élections sont extrêmement serrées. Il y a de très nombreux candidats, de grande qualité. Les syndicats professionnels tendent à se placer en tête de ce type d’élections, car leurs adhérents votent en nombre. Nous sommes hélas davantage menacés par l’abstention. Ce que nous pouvons indiquer aux lecteurs est que nous sommes deux confrères aux caractères forts, indépendants, combatifs et volontaires. Nous avons tous deux un grand sens de l’écoute et du dialogue qui fera de chacun de nous un confrère attentif aux autres et disponible pour assumer les missions de l’Ordre et convaincre ce dernier du bien fondé de nos propositions afin qu’elles soient mises en œuvre.

Propos recueillis par Yannick Nadjingar-Ouvaev


Lex Inside du 21 mars 2024 :

Lex Inside du 14 mars 2024 :

Lex Inside du 5 mars 2024 :