Christian Dargham, Associé, Norton Rose

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nortonrose christian darghamLe Monde du Droit a interrogé Christian Dargham à l'occasion de sa nomination en tant qu'associé chez Norton Rose.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Norton Rose ?

Norton Rose est l’un des cabinets les plus anciens de la City et s’est forgé une solide réputation en contentieux. En outre, le cabinet a toujours eu une certaine avance en matière d’innovation, que ce soit dans son approche sectorielle mise en place il y a près d’une décennie, ou à l’occasion du lancement d’une pratique mondiale dédiée aux questions réglementaires et aux enquêtes gouvernementales et assimilées. En tant que spécialiste du contentieux et de la compliance, c’est tout naturellement que j’ai rejoint cette belle aventure. Celle-ci est d’autant plus exaltante que j’arrive dans le contexte du rapprochement le 3 juin prochain de Norton Rose et du cabinet américain réputé dans ma pratique, Fulbright & Jaworski.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai commencé ma carrière en 1992 auprès de la SCP Célice-Blancpain-Soltner, avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’Etat, à la fin de ma deuxième année de droit. Mon travail, qui consistait dans un premier temps à effectuer les formalités de procédure devant les deux juridictions suprêmes, a rapidement évolué et j’ai commencé, avec l’aide de mes patrons de l’époque, à rédiger mes premiers mémoires de cassation. J’ai poursuivi mes études en parallèle et, après avoir prêté serment, j’ai rejoint le cabinet SG Archibald (Andersen) en 1999 avant de continuer ma carrière chez Clifford Chance entre avril 2001 et mars 2013.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Je dois une grande partie de ma formation à Bruno Célice, avocat aux conseils, qui m’a appris aussi bien la technique de rédaction juridique que la pugnacité lorsqu’un dossier paraît compromis. Yves Wehrli, managing partner de Clifford m’a, pour sa part, notamment appris à aller à la conquête des clients.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

J’ai beaucoup de bons souvenirs (et quelques claques, bien sûr). Ce que je préfère dans mon métier est le côté aventure humaine et c’est là que se trouvent souvent les bons moments. J’aime cette phrase de Saint-Exupéry : « chaque sentinelle est responsable de tout l’empire ». Et notre métier, à première vue individualiste, c’est cela, en tout cas dans des cabinets comme les nôtres. Ce sont tous les membres de l’équipe, chacun à son niveau, qui vont participer à convaincre un client de nous confier un travail stratégique et c’est toute l’équipe qui va mettre toutes ses connaissances, toute son imagination et toute son énergie pour atteindre le résultat attendu, voire pour dépasser ce résultat. Ce sont des moments professionnels et humains très forts qui participent à souder l’équipe. Les clients le ressentent et ils sont assez sensibles à ce côté humain qui peut faire la différence.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Je suis à la base un avocat de contentieux et d’arbitrage (ruptures contractuelles, responsabilité du fait des produits, contentieux des sociétés, droit pénal des affaires…). J’ai également développé, depuis 2006-2007, une expertise en compliance : mise en place de politiques globales de conformité et de codes de conduite (corruption, conflits d’intérêts, sanctions internationales…), évaluation des risques, formations, enquêtes, audits d’acquisition…

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Plusieurs éléments portent à penser que les autorités françaises devraient sensiblement renforcer la lutte contre la corruption, en particulier la corruption internationale. D’une part, l’évaluation par l’OCDE de la mise en œuvre par la France de la convention sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers a donné lieu à un rapport très critique à l’automne dernier, qui a eu l’effet d’un électrochoc. D’autre part, les affaires récentes de fraude et de conflits d’intérêts, même s’il ne s’agit pas stricto sensu de corruption internationale, ont ému l’opinion publique et ont déjà donné lieu à des annonces de renforcement de la législation. On peut donc s’attendre à une plus grande sévérité dans le traitement de la fraude et de la corruption, ce qui devrait convaincre les entreprises qui ne l’ont pas encore fait (et elles sont nombreuses), de mettre en place les processus visant à se prémunir contre ce type de comportements et de risques.

Qui conseillez-vous ?

Mes clients sont essentiellement de grands groupes industriels mais également des banques françaises ou étrangères (notamment pour ce qui concerne les sanctions internationales). J’ai également une activité en lien avec le Moyen-Orient due à ma connaissance de la langue et la culture arabes (je suis né et j’ai grandi au Liban).


Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Ma priorité porte sur deux axes principaux : d’une part, renforcer la pratique contentieux et arbitrage, où nous avons une expérience de premier plan. D’autre part, mettre à profit l’avance réelle du cabinet en matière de compliance et d’enquêtes, que ce soit sur un plan global ou à Paris (notamment avec l’équipe de Mélanie Thill-Tayara, qui a une grande expérience dans le domaine des audits et des enquêtes de grande envergure) pour asseoir une pratique leader dans ce domaine.

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER


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