Karl Hepp de Sevelinges : « Très peu de cabinets d'avocats peuvent se vanter d'avoir un tel héritage »

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Alors que le cabinet Jeantet fête ses 100 ans, Karl Hepp de Sevelinges revient sur le développement du cabinet et dresse les perspectives. 

Quel est votre sentiment sur ce 100e anniversaire ?

Très peu de cabinets d'avocats peuvent se vanter d'avoir un tel héritage. Cela montre que des cabinets comme le nôtre existent toujours parce qu'ils ont réussi à maintenir un positionnement élevé dans un monde très compétitif. Nous faisions partie des premières associations d'avocats à Paris, et notre capacité à gérer des dossiers internationaux a été renforcée après la Seconde Guerre mondiale. Parmi les dossiers qui ont marqué l’histoire du cabinet, on peut citer l’acquisition de Chrysler par Ford dans les années 70s, l’OPA de Carrefour sur euromarché dans les années 90s, ou encore la transformation d’EADS en Airbus. 

Vous mentionnez l'aspect international du cabinet, est-ce qu'il y a d'autres grandes étapes qui ont, selon vous, marqué l'histoire du cabinet ?

Oui, il y a eu plusieurs étapes clés. L'une d'elles était l'ouverture de bureaux à l'étranger, notamment dans les pays de l'Est et en Afrique, à Abidjan et dans des villes comme Budapest et Varsovie. Puis, dans les années 1990, il y a eu une phase de croissance significative. Cependant, malgré l'intérêt de cabinets anglo-saxons pour une fusion, nous avons toujours tenu à conserver notre indépendance, ce qui signifie que toutes les décisions importantes sont prises à Paris et non à Londres ou à New York.

Et concernant les évolutions récentes, pouvez-vous nous en dire plus sur les changements et les développements au sein du cabinet ?

Au cours des six dernières années, nous avons initié plusieurs changements pour moderniser le cabinet. Cela inclut la modernisation de nos services de support, un déménagement et le recrutement latéraux de très grande qualité. Nous avons aussi étendu nos domaines d'intervention, notamment en intégrant le droit pénal des affaires, ce qui était impensable il y a 20 ans. Aujourd'hui, cela est presque un prérequis pour gérer de nombreux dossiers complexes.

Quelles sont les prochaines étapes pour le cabinet ?

Notre objectif est de passer de 130 à 200 avocats à court terme. Nous cherchons également à renforcer nos domaines de compétence, notamment en contentieux et en droit public des affaires. La transformation numérique est aussi un aspect crucial, avec l'intégration de l'intelligence artificielle pour optimiser certaines tâches standards et permettre à nos avocats de se concentrer sur les aspects plus stratégiques des dossiers.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier