Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Ma formation est un parcours classique pour ma génération (43 ans), baccalauréat scientifique, fac de droit, 1 an à l’étranger au Royaume-Uni pour s’ouvrir la tête et parfaitement maîtriser la langue de Shakespeare et retour en France à l’Institut de Droit des Affaires (IDA) d’Aix en Provence, pour peaufiner, au cours d’un troisième cycle, ma formation et mon projet auprès du professeur Jacques Mestre.

Concours d’avocat, école du barreau de Marseille, arrivée à Paris en 1998, je commence ma vie dans un cabinet de niche hyper spécialisé dans la grande distribution – un monde dur et particulièrement exigeant – un excellent départ pour moi.

Puis je rejoins le cabinet fondé par Gérard Cohen dans lequel j’ai participé au développement des activités Corporate, M&A.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Mes parents ! Des parents "modernes" qui ont refusé de conditionner leurs trois filles à être "juste des filles".

Ils nous ont inculqué l’ambition, le goût du risque et la confiance en nous.

Le goût du risque, c’est le choix d’un métier d’avocat, profession indépendante, sans parachute.

L’entrepreneuriat, c’est le choix d’une spécialisation en droit des affaires, opérations de haut de bilan, un monde dans lequel il faut composer sans cesse et être encore meilleure pour gagner la confiance de nos clients…très masculins.

Gérard Cohen, l’un des deux fondateurs du cabinet Cohen Amir-Aslani évidemment.

Il m’a appris à réfléchir posément, à resituer chaque problématique dans son contexte et à n’envisager des solutions que si elles répondent le plus parfaitement à l’objectif poursuivi souvent avec inventivité et toujours avec rigueur.

Son souci de la précision dans les mots choisis – c’est l’assurance de se faire comprendre, c’est aussi une technique contractuelle efficace.

Sa capacité aussi de recul et de voir plus loin.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Le "merci" sincère accompagné d’une poignée de main vigoureuse d’un client au petit matin du bouclage d’une opération compliquée.

Il voulait et avait besoin de conclure une opération structurante pour l’avenir de son groupe mais l’empilement des difficultés lui avait presque fait perdre espoir.

Un autre souvenir plus lointain est une table de négociations où je participais en tant que collaboratrice.

La tension est palpable, l’enjeu important.

Les discussions sont ardues, les positions des uns et des autres sont assez éloignées mais le souhait de parvenir à un accord est présent.

Ardavan Amir-Aslani, l’un des deux fondateurs du cabinet Cohen Amir-Aslani prend la parole.

Il s’exprime avec conviction et assurance, maîtrise son sujet.

Il a écouté et intégré immédiatement les données et les attentes de ses interlocuteurs et a proposé une solution win/win qui a emporté l’adhésion des parties en présence.

Plus globalement, je m’enrichis chaque jour de mes échanges avec nos clients faits de partage et de confiance.

Ils me parlent de leurs activités, de leurs expériences, de leur vision d’avenir pour leur entreprise, de leur marché et donc de la France mais aussi de l’international et de son poids sans cesse grandissant.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Je dispose d’une expertise de 17 ans dans les opérations de haut de bilan - fusions / acquisitions / levée de fonds / private equity – nationales et transfrontalières.

J’ai développé une expérience significative dans la négociation de management package.

J’assiste également des opérations sur les marchés boursiers – IPO, OPA, OPE, émission de valeurs mobilières.

Grâce à une approche globale, je prends toujours soin du pilotage d’un dossier de sa naissance à sa conclusion.

Je m’interroge sur chaque point pour en mesurer l’importance eu égard aux enjeux – le diable est dans les détails nous dit-on mais certains détails peuvent faire perdre de vue l’objectif.

Je compose !

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité?

Je vais répondre un peu à côté de votre question.

Ce qui a retenu mon attention c’est la perte par la France de son rang de 5ème puissance économique du monde - même si les commentateurs en relativisent l’importance.

Et l’on comprend pourquoi.

C’est encore une marche de descendue dans un mouvement d’étiolement sur la scène internationale en réalité entamé depuis longtemps.

Selon une étude annuelle récemment publiée par le "Think tank" britannique Cebr, la carte du monde (économique) se redessine, les pays émergents d’hier deviennent les moteurs de demain.

La France doit jouer son rôle et pour cela elle doit défendre sa place.

Ce n’est pas une stratégie purement défensive que je plaide mais aussi et surtout une repensée de nos atouts et de nos faiblesses.

Notre pays est et doit rester attractif pour les investisseurs.

La France se situe aux premiers rangs mondiaux en termes de stocks d’IDE (investissement direct étranger).

Elle doit aussi s’exporter. Nous devons impérativement maintenir et soutenir l’esprit d’entrepreneuriat qui existe en France.

Nous possédons une industrie de pointes et nos entreprises pour l’essentiel des PME savent être dynamiques.

J’en veux pour preuve un marché du M&A (Fusion et acquisition) qui a renoué avec son niveau d’avant la crise financière.

Nos entreprises méritent d’être écoutées, entendues et soutenues.

Avec la prochaine levée de l’embargo sur l’Iran, je souhaite ardemment que nos entreprises françaises puissent y avoir un rôle de premier plan.

Qui conseillez-vous ?

Notre cabinet a une double vocation, l’accompagnement des entreprises - du middle caps au large caps - et le conseil aux états. J’accompagne et conseille des groupes nationaux, internationaux, cotés, non cotés et des fonds d’investissements, tous secteurs d’activités confondus.

J’aime aussi m’investir aux cotés de sociétés innovantes, petites entreprises aux patrons ambitieux et volontaires qui deviendront demain le moteur de notre économie.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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