Isabelle Gabrielli-Fidelin qui fut directrice juridique de British Telecom France entre 2000 et fin 2004, avant de s’installer au Royaume-Uni et de prendre la responsabilité juridique d’une division du Groupe à Londres, où elle vit depuis maintenant 7 ans, évoque la situation d'une juriste française expatriée à Londres.
Dès mon arrivée, j’ai été frappée de constater que l’origine ou l’âge des juristes ne constituait en aucun cas un facteur discriminant. Le seul critère déterminant est celui de la compétence.
J’ai été séduite par la composition très internationale de l’équipe des soixante juristes du siège où 15 nationalités sont représentées, ce qui est un gage d’ouverture d’esprit, de richesse et de synergie. Le directeur juridique du Groupe, Dan Fitz, est américain.
Juriste civiliste, je n’ai pas la qualification de solicitor. Grâce à mes études d’anglais et à mon expérience internationale, j’avais déjà l’habitude de lire, rédiger et négocier en anglais. Cependant, exercer dans un grand groupe britannique ne souffre pas l’approximation quand il s’agit de rédiger des contrats complexes ou de rendre des avis juridiques. J’ai dû beaucoup travailler à la fois pour perfectionner mon anglais juridique, et consolider mes connaissances en Common Law. Je suis les mêmes formations postuniversitaires que les solicitors britanniques.
Je n’ai rencontré aucun problème d’adaptation et ne me suis pas non plus heurtée à une quelconque discrimination de la part des juristes britanniques, ni des opérationnels (mes clients internes) et avec lesquels je travaille au quotidien. Je me suis toujours vu confier les mêmes responsabilités que mes collègues britanniques, et j’ai bénéficié de "mouvements latéraux", qui m’ont permis de connaitre d’autres secteurs d’activité du Groupe et les problématiques juridiques qui y sont liées.
Titulaire de deux mastères, en anglais et en droit international et européen, elle a également effectué une partie de ses études aux Etats-Unis. Avant de rejoindre BT elle avait été juriste au sein de grands groupes internationaux (Thales, Motorola et Sun Microsystems).
Isabelle Gabrielli-Fidelin
A propos
Cet article provient du numéro 13 de Juriste Entreprise Magazine (JEM), magazine de l'Association Française des Juristes d'Entreprise (AFJE) dont le dossier spécial est consacré à la mondialisation.
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