Andrea Pinna, Associé, De Gaulle Fleurance & Associés

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Andrea Pinna, associé De Gaulle Fleurance & AssociésLe Monde du Droit a interrogé Andrea Pinna à l'occasion de son arrivée en tant qu'associé chez De Gaulle Fleurance & Associés.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre de Gaulle Fleurance ? Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

La pratique de l’arbitrage international est aujourd’hui principalement partagée entre, d’une part, les cabinets pour la plupart anglo-américains et, d’autre part, les cabinets de niche. Il existe selon moi une place pour les cabinets full-services français qui présentent l’avantage de pouvoir gérer des procédures qui font appel à des expertises pointues dans plusieurs domaines du droit (propriété intellectuelle, droit économique, droit des sociétés, financement de projets, énergie, immobilier, droit public, etc.). Il ne faut en effet pas oublier que l’arbitrage n’est qu’une procédure et que, à l’instar de tout contentieux, le fond du droit en litige est l’élément essentiel. De Gaulle Fleurance & Associés est apparu à mes yeux comme le cabinet qui correspondait parfaitement à cette description.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ? Qui a le plus influencé votre carrière ?

Avant de rejoindre de Gaulle Fleurance & Associés, j’ai exercé au sein des cabinets Castaldi Mourre & Partners (2000-2006), Darrois Villey Maillot Brochier (2007-2009) et Bredin Prat (2009-2013). Dans chacun de ces cabinets, j’ai rencontré des personnes qui ont, toutes à leur façon, profondément influencé ma carrière et qui m’ont conduit progressivement vers la pratique de l’arbitrage et du contentieux international. En 2006, j’ai soutenu une thèse à l’Université Paris II. J’ai enseigné pendant plusieurs années le droit des obligations et le droit du commerce international dans des universités françaises et étrangères.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Un client est venu me voir avec une sentence arbitrale qui venait d’être rendue dans un pays étranger et qui le condamnait à payer une somme d’environ 100 millions d’euros. Un an jour pour jour après, avec le confrère étranger, nous avons obtenu l’annulation définitive de la sentence arbitrale et nous avons fait tomber les saisies de plusieurs actifs stratégiques qui avaient été réalisées entre-temps.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Mon activité principale est l’arbitrage et le contentieux international. J’ai participé à de nombreuses procédures arbitrales ad hoc et institutionnelles dans différents domaines, incluant les litiges commerciaux et post M&A, les contrats de joint-venture, les litiges miniers, gaziers et ceux concernant l’armement ou les satellites. Ma pratique inclut également le contentieux international et en particulier la gestion et la coordination de procédures parallèles dans plusieurs systèmes juridiques, souvent liées à des procédures arbitrales. Ayant soutenu une thèse de doctorat sur l’évaluation des dommages et intérêts en matière contractuelle, j’interviens souvent pour coordonner le travail des juristes et des experts du chiffre appelés à déposer des rapports dans des procédures d’arbitrage.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Tout le monde parle aujourd’hui de l’arbitrage relatif au rôle de l’ancien Crédit Lyonnais à l’occasion de la cession d’Adidas. Bien que je n’aie pas de commentaire à formuler sur cette affaire particulière, je remarque qu’elle s’inscrit dans une tendance générale du droit français qui est l’analyse du comportement des arbitres sous le prisme du droit pénal. Une telle démarche, si elle est parfaitement justifiée dans son principe, ne devrait pas pouvoir servir de prétexte à la partie mécontente pour tenter de remettre en cause la sentence ou empêcher le déroulement de la procédure d’arbitrage. Il me semble que le droit et la pratique français de l’arbitrage n’ont pas encore trouvé le juste équilibre entre la nécessaire sanction de certains comportements et l’impératif de sécurité juridique.

Qui conseillez-vous ?

Je conseille principalement des grands groupes français et étrangers.

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER


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