Dominique Baratange, Directeur contentieux, groupe Wolseley France

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Dominique Baratange, directeur contentieux, groupe Wolseley FranceLe Monde du Droit a rencontré Dominique Baratange, Directeur contentieux du groupe Wolseley France.

Pouvez-vous vous présenter brièvement?

Je suis un juriste généraliste. J'ai réalisé tout mon parcours universitaire au sein de la faculté de droit de Poitiers.
Très attiré initialement par le droit du crédit, mon premier emploi m'a conduit à intégrer le service contentieux de Cetelem à Paris (Neuilly Contentieux). Durant cette période, j'ai choisi de compléter ma formation juridique par une formation financière et bancaire (ITB – Institut Technique de Banque).

Ne souhaitant pas m'isoler dans une spécialité, j'ai quitté Cetelem pour m'ouvrir à d'autres domaines du droit notamment le droit des affaires, droit des suretés et le droit des voies d’exécution.
Une société de recouvrement (Romilly-Cofreco) m'a offert cette possibilité avec la prise de conscience de la dimension "services" auprès de clients exerçant dans des domaines d'activités économiques variés. J’ai également commencé à appréhender le management d’équipe et de projet.

Qu'est-ce qui vous a poussé à rejoindre Wolseley France ?

Je souhaitais mettre mes deux précédentes expériences au profit d'une seule entreprise.
Dans le même temps (en 1996) Pinault Bois et Materiaux (alors filiale du groupe PPR) recherchait un responsable contentieux rattaché à la Direction Crédit avec un véritable challenge : "optimiser et crédibiliser la fonction contentieuse".
PPR a par la suite, en 2006, cédé Pinault Bois et Materiaux à Wolseley PLC. Est alors né Wolseley France, Groupe de distribution spécialisée de 2,2MDS (700 points de vente, 8 500 collaborateurs) regroupant notamment des enseignes comme Brossette, Reseau Pro, Panofrance, Silverwood.

Une fois cet objectif d'optimisation et de crédibilisation du service contentieux atteint, sont venus s'associer d'autres missions et challenges au gré des évolutions du groupe, et la fonction s'est donc densifiée au point de ne pas voir passer les années.
D’ailleurs, seul à mes débuts, je suis aujourd'hui en charge du management d’une équipe de 10 personnes (dont 5 juristes).

Quel est votre domaine de compétence ?

Spécialisé dans le droit des contrats, droit des affaires, droit économique, droit des voies d'exécution et des procédures collectives, les missions du services s'articulent autour d'une double compétence afin de répondre aux besoins du Groupe :

- Tout d’abord, une compétence pour la gestion de nos missions curatives liées à l'activité contentieuse proprement dite ( recouvrement judiciaire des créances impayées clients pour le compte du groupe, définition et mises en place de stratégies contentieuses, prise de mesures conservatoires, pilotage et management des correspondants judiciaires et des prestataires externes).
Cette compétence s’est enrichie par l’acquisition d’une expertise en matière de déconsolidation / affacturage et assurance crédit et par la mise en place de process nécessaires à la gestion d'un contrat de déconsolidation, ce qui a été une innovation en France.
Bien sûr, tout ceci s’est accompagné d’une dimension « gestion » avec la mise en place d'outils destinés à mesurer et suivre nos performances.

- Ensuite, une compétence pour la gestion de nos missions préventives afin de mieux sécuriser les ventes (rôle de conseil auprès des filiales du réseau, mise en place de garanties, actions de formation veille juridique/ alertes).
Dans cette seconde compétence, la notion de service client prend tout son sens.

Comment les efforts juridiques se partagent-ils entre le directeur juridique et le directeur du contentieux ?

Nous avons bien défini nos missions respectives.
Tout ce qui est lié au "crédit client" au sens large entre dans les missions du directeur contentieux et de son équipe. Tous les autres domaines sont de la compétence du directeur juridique et de son équipe.
Bien entendu, nous collaborons par ailleurs sur des sujets communs (CGV, LME par exemple) et nous nous enrichissons de nos compétences respectives.

Devez-vous externaliser certaines problématiques spécialisées, à des cabinets d'avocats par exemple ?

Dans notre organisation, les avocats nous sont nécessaires, tout comme d’autres professions comme les huissiers de Justice, et ceci dans une logique de partenariat et d’exigence. Nous avons donc constitués un réseau de correspondants judiciaires que nous utilisons au gré de nos besoins et de nos choix stratégiques. 
Nous avons par ailleurs pris l'option de la mise en place d’un avocat référent pour gérer tous les points de droit et les difficultés rencontrées avec nos correspondants, dont les impacts sont importants pour notre activité.

Quels sont vos objectifs pour la société?

Notre premier objectif est d'être une source permanente de valeur ajoutée pour le Groupe et nos agences. 
Nous devons également nous attacher à avoir une performance constante et mesurable tant dans nos actions contentieuses lourdes avec le meilleur rapport qualité prix possible que dans nos actions préventives.
Nous devons être réactifs, force de proposition et répondre aux besoins concrets des agences dans tous les domaines et contribuer à la sécurisation de nos ventes tout en veillant à l'image du Groupe.
Nous devons enfin anticiper, appréhender les risques liés à nos choix, à nos préconisations.

 

 

Propos recueillis par Amanda DUBUIS


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