L'assemblée générale extraordinaire du Conseil national des barreaux (CNB), réunie le 17 janvier 2020, a adopté à l'unanimité la poursuite de la grève des avocats et exige d'être «reçu sans délai» par le Premier ministre Edouard Philippe.
A l'issue de trois heures de débats, le CNB a voté à l’unanimité la poursuite de la grève pour la semaine du 20 janvier contre le projet de réforme des retraites, et invite tous les avocats à se rapprocher de leur bâtonnier et/ou de leurs organisations syndicales pour prendre connaissance des modalités locales d’actions.
Christiane Féral-Schuhl, présidente du CNB, a introduit les débats en saluant la mobilisation « historique » des avocats. « Jamais, jamais jamais, les avocats de France n'ont été aussi mobilisés, inventifs, souvent drôles, et aussi populaires. Nous devons rendre hommage à nos confrères qui se battent contre la disparition programmée de notre profession » a-t-elle ajouté avant de proposer à l'assemblée d'applaudir les avocats qui se sont ainsi mobilisés partout en France.
"Je vous propose de vous lever et d’applaudir nos Confrères qui le méritent tant." @feral_schuhl
— CNB (@CNBarreaux) January 17, 2020
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(Un grand bravo pour cette mobilisation historique) 👏👏 pic.twitter.com/qkOjWQMlpd
Pour la présidente du CNB, les propositions du gouvernement ne sont pas satisfaisantes : « les signaux que nous a envoyés le gouvernement sont trop faibles, trop flous.». En outre, elle estime que « le gouvernement n’a pas su prendre la mesure du vaste mouvement qui est le nôtre et de ses implications. Les avocats ne rentreront pas dans leur cabinet tant que la question globale de la préservation de leur modèle économique ne sera pas réglée. Il y a dans le mouvement des avocats, qui s’étend aujourd’hui à d’autres, un signal politique et social fort qui dépasse le seul cadre de la réforme des retraites. Et ce signal est un signal fort que les dirigeants de ce pays devraient analyser précisément plutôt que d’y répondre négligemment par des petites phrases.»
Le gouvernement est revenu vers les représentants des avocats par l'intermédiaire du directeur de cabinet de la garde des Sceaux vendredi 17 janvier pour proposer « d'organiser une série de réunions sur les garanties qui pourront être apportées pour assurer la prise en compte des spécificités de la profession d'avocats dans le système universel de retraite ». Cependant, Christiane Féral-Schuhl a rappelé que la profession exige l'autonomie du régime de retraites des avocats.
Le CNB a, dans sa motion, indiqué que « sous réserve qu'il ne s'agisse pas d'un nouvel effet d'annonce, le bureau du Conseil national des barreaux désignera une délégation qui participera à ces rencontres techniques.». Pour l'institution représentative des avocats, « la solution de cette crise sans précédent est de nature politique et relève de l'arbitrage du Premier ministre ».
Arnaud Dumourier (@adumourier)
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