Un prix pour récompenser les meilleures thèses juridiques en libre accès. Lancé le 15 mai 2019, Open Thèse est parfaitement en phase avec le mouvement Open Sciences et les recommandations de la Commission Européenne dans le cadre du programme H2020.
Sortir du « microcosme juridique français » que constituent éditeurs juridiques et universitaires. Pour Gilles Dumont, professeur de droit public à l’Université de Nantes, c’est là tout l’intérêt du prix Open Thèse. Lancé le 15 mai dernier à la Bibliothèque Cujas à Paris, par le fonds de dotation de l’association Open Law, cette récompense s’adresse aux travaux francophones en libre accès. Trois thèses intégralement publiées en libre accès et soutenues entre janvier 2016 et 2019 seront ainsi primées lors de la quatrième édition du Village de la Legaltech le 26 novembre prochain. Les candidats peuvent s’inscrire dès aujourd'hui par un formulaire en ligne (Règlement ici).
Faire rimer libre accès et qualité
« Le libre accès n’est pas réservé aux thèses qui n’ont pas été sélectionnées pour se faire publier, aux mauvaises thèses, comme on a trop souvent tendance à le croire », explique le professeur nantais qui sera également membre du jury. Plusieurs éditeurs juridiques ont d’ailleurs choisi de soutenir le projet.
La présence notable d'éditeurs parmi les mécènes du prix Open Thèse
Et si une attention toute particulière sera portée aux normes de référencement, la qualité scientifique du texte ne sera pas négligée pour autant. Au contraire, l’objectif est d’apporter un rayonnement international au droit français. « La doctrine française est très mal connue à l’étranger. Elle est trop peu souvent citée, pour la simple raison qu’elle n’est pas accessible », argue Jean Gasnault, coordinateur du programme Open Doctrine, dans lequel s’inscrit ce prix.
« Libérer les thèses invisibles »
Seules 32% des thèses juridiques auraient été accessibles publiquement en 2017 selon Noëlle Balley, directrice de la Bibliothèque Cujas, spécialisée en droit. Pour elle, l’avantage de ce prix c’est aussi de « libérer les thèses invisibles ». Une libération qui diminue le temps de communication de l’information, qui développe les chances d’être lus pour les auteurs, qui enrichit la doctrine pour les étudiants et juristes, et enfin qui évite le plagiat. Autant d'idées de partage de données que ce prix promeut.
Louise Jammet