Noro-Lanto Ravisy, Associée, Simmons & Simmons

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Noro-Lanto Ravisy, Associée, Simmons & SimmonsLe Monde du Droit a interrogé Noro-Lanto Ravisy qui vient de rejoindre Simmons & Simmons en tant qu'associée.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Simmons & Simmons ?

Disons-le tout net : l’opportunité s’est présentée dans la douleur. La fermeture brutale d’un cabinet auquel j’ai tout donné m’a remise sur le marché, à l’âge où la plupart d’entre nous ont stabilisé leur position professionnelle.

Avec les conseils d’un vrai "pro" du secteur, j’ai établi une liste des cabinets au sein desquels j’avais envie de travailler. Simmons & Simmons était en tête de liste. Il s’agit d’une marque d’excellence qui dispose d’une solide plateforme internationale, d’une équipe sérieuse et homogène… "une très bonne maison" comme me disait un ami banquier d’affaires. C’est aussi la seule firme qui affiche une démarche sectorielle crédible, parce que limitée à 5 secteurs… pas 15 ou 20 ! J’avais eu l’occasion de collaborer avec eux pour un client institutionnel commun. J’en connaissais déjà les principaux associés ; je savais que la greffe prendrait facilement. 

J’ajouterais que le processus de cooptation - rapide, rythmé et professionnel - a conforté mon choix. On ne dira jamais assez à quel point la qualité du processus de recrutement est une vitrine pour les cabinets !


Qui a le plus influencé votre carrière ?

Sans aucune hésitation, Andersen où j’ai commencé ma carrière en 1990.

J’y ai découvert avec enthousiasme le Private Equity qui n’en était qu’à ses débuts en France. De plus, la pratique de la méritocratie par cette organisation me correspondait tellement. Je m’y sentais à l’aise !

Travailler main dans la main, pendant 12 ans, avec la fine fleur des auditeurs, des experts financiers, des conseils M&A et autres consultants a été un véritable privilège pour la jeune avocate sans expérience et sans relations que j’étais. J’ai appris que les synergies internes sont parmi les relais de croissance les plus efficaces et qu’il est donc fondamental d’être dans le bon écosystème.

Ajourd'hui, après un mois chez Simmons, j’ai l’impression d’avoir renoué avec ce mix "excellence et partage". Je me dis que ce n’est pas par hasard que tant d’ex-Andersen aient trouvé leurs marques ici : Jacques-Antoine Robert dirige le secteur Life Sciences à l’échelle mondiale, Alexandre Regniault participe à la visibilité de la firme (il est le plus jeune Vice-Président de France Biotech), tandis que le tandem Jean-Yves Marquet et Christian Pascoët anime le pôle Restructuring à Paris.


Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Difficile question ! Peut-être ces relations de confiance absolue, nouées au fil du temps, avec certains clients… des dirigeants qui m’associent souvent à leurs choix stratégiques, bien avant la mise en oeuvre juridique.

Ou alors ces petits coups de pouce du destin qui m’enchantent au quotidien… lorsqu’un contact vous témoigne sa confiance en vous apportant une opportunité business ! Certains appelleraient cela "le réseau". Pour moi, c’est juste la magie des relations humaines de qualité.


Sur quels types d’opérations intervenez-vous ?

Depuis que j’ai commencé ma carrière, j’ai appris à acheter et à vendre des entreprises… puis à les financer en fonds propres. Ce sont des entreprises françaises ou étrangères, et j’interviens pour le compte de clients eux-mêmes basés en France ou à l’étranger.


Quelles sont les perspectives actuelles dans votre activité ?

Plusieurs facteurs sont aujourd’hui réunis pour confirmer une reprise de l’activité M&A.

Je pense que la vraie question est pour quels acteurs ? Des acteurs étrangers pour l’essentiel. Non seulement la conjoncture macro-économique leur est plus favorable mais, de plus, les conseils en M&A, toutes professions confondues, se sont organisés au cours des dernières années pour faciliter les transactions cross-border et "globaliser" le vaste marché des entreprises. Il n’y a presque plus de deals franco-français, même dans le segment mid-cap.

Ce constat n’a pas été pas neutre dans ma décision de rejoindre Simmons & Simmons.


Quelles synergies allez-vous poursuivre au sein du cabinet ?

Au sein du vaste département Corporate Commercial dirigé par Thierry Gontard, mon rôle sera de renforcer les activités M&A du bureau de Paris.

L’idée première est d’apporter mon expertise Private Equity et de développer une offre M&A ciblée pour nos clients en Services Financiers et en Life Sciences. Ce n’est pas un objectif facile mais il s'agit des secteurs que la firme connaît le mieux, à l’échelle locale et globale. Pourquoi ne pas essayer ?

L’autre projet consiste à développer une offre M&A à destination des pays d’Afrique. Plusieurs cabinets essaient aujourd’hui de se placer sur ce marché, mais Simmons & Simmons a juste 20 ans d’avance sur le terrain ! Le lendemain de mon arrivée, une équipe partait à Douala assurer le premier closing d’une cession d’actifs africains représentant près de 300M USD ; la semaine prochaine, une autre équipe sera à Abidjan pour le second closing. Le track record est absolument exceptionnel !

Avec l’aide de Christian Taylor, Yves Baratte et Simon Ratledge, trois associés parisiens qui consacrent plus de 80% de leurs activités au continent africain, mon principal challenge sera sans doute de me fixer des priorités et de ne pas me disperser !

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER


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