Le Monde du Droit a interrogé Evelyne Brocard qui vient de rejoindre Winston & Strawn en qualité d’associée au sein du département Corporate de son bureau parisien.

Votre parcours : une réponse à l’attente des clients ?

Après un LLM à l’Université de San Diego (USA) suivie d’une période de deux an comme law clerk dans un cabinet californien, j’ai débuté à Paris chez Gibson Dunn & Crutcher. J’ai ensuite passé 17 ans chez Darrois, Villey, Maillot, Brochier, ou j’ai pu acquérir une très forte expérience en fusions acquisitions, Private Equity, droit des sociétés et droit boursier.

Quelles sont les personnalités ayant influencé votre carrière ?

Alain Maillot et Philippe Villey m’ont formée afin d’être efficace pour les clients. Alain m’a appris a être à la fois créative et pragmatique, … ce qui n’allait pas forcément de soi à mes débuts….

Alain m’a constamment impressionnée par sa capacité à appréhender immédiatement tous les aspects d’un problème, l’aisance et l’apparente facilité des solutions apportées.

Philippe, c’était un raisonnement juridique lumineux, l’amour de la rigueur, du langage juste travaillé au plus près de l’os pour éviter les mots inutiles. Ils sont les deux modèles auxquels je me réfère constamment.

Quels sont vos lignes de forces ?

Le droit des affaires, même si j’ai une forte spécialisation en M&A, boursier et non boursier, et Private Equity.

Pourquoi rejoindre Winston & Strawn  ?

J’y ai des amis et dès les premières discussions, j’ai été séduite par leur dynamisme. Les associés sont prêts à mettre ensemble en place des stratégies professionnelles réfléchies et concertées, afin que le bureau de Paris, notamment le département corporate, soit encore et toujours reconnu comme un acteur de poids sur le marché parisien.

Leur approche "compétences croisées" sur des secteurs professionnels tels que la santé, l’aéronautique, et les nouvelles technologies, est fortement ancrée, c’est une réalité quotidienne.

Mes compétences, alliées à ma formation, américaine notamment, et à une expérience pointue en M&A et Private Equity, trouvaient naturellement à s’intégrer dans cette équipe.

Votre meilleur souvenir ?

Mes 25 années d’expérience m’ont permis d’approcher les plus beaux dossiers de place… la décennie 1990-2000 était tellement porteuse… débuts chez Darrois, en 1992, quand nous étions moins de 10 avocats !

J’avais tout à apprendre, il y avait un enthousiasme, une énergie, une camaraderie au sein de ce cabinet crée en 1987 et s’imposant comme un acteur majeur. Nous avions le sentiment de participer à une véritable aventure, d’être des pionniers à la conquête de la "new frontier". Je retrouve chez Winston & Strawn cet esprit, insufflé par son managing partner, Gilles Bigot.

Quelles sont les perspectives pour le M&A / Private Equity ?

J’ai noté, avec espoir, la reprise des méga deals aux Etats-Unis, Dell, Heinz, et les commentaires de la presse économique indiquant que les high yields étaient de retour. Etant d’un naturel optimiste, j’espère que ces grosses opérations sont le signal de la reprise des activités M&A non pas seulement aux Etats-Unis mais également en Europe, pour les small and mid cap.

Nous savons, que les entreprises françaises vont connaitre des mouvements importants (âge du dirigeant, modification de la géographie du capital, investissements en France d’entreprisses et de fonds étrangers en provenance des pays émergents…). Les dossiers vont nécessairement "sortir" !

Qui conseillez-vous ?

Aujourd’hui, essentiellement de belles PME (hautes technologies, aéronautique, défense, tourisme, industrie du textile et de la mode, et des fonds particulièrement actifs dans ces domaines).

Quels sont vos objectifs pour Winston & Strawn ?  

Participer au développement du département corporate mais également, grâce à une mise en œuvre de toutes les synergies, à la croissance des autres départements.

Bien entendu, le département fiscal est l’interlocuteur naturel et indispensable du spécialiste de M&A et Private Equity, et je sais, pour avoir travaillé avec lui de longue date, que je pourrai m’appuyer sur les équipes de Jean-Pierre Collet.

Mais d’autres départements, reconnus dans des domaines extrêmement spécifiques, constituent pour moi des opportunités majeures de croissance et un facteur différenciant pour le choix d’un conseil.

Ainsi, dans le secteur santé, le rayonnement de l’équipe conduite par Gilles Bigot, qui intervient depuis de longues années sur les opérations majeures, ne peut qu'être renforcé par un travail d’équipe alliant technicité et connaissance pointue des acteurs et enjeux dudit secteur.

Il en va de même pour l’environnement, qui est une préoccupation que l’on trouve désormais au cœur de toutes les transactions significatives, et pour le droit de l’énergie, enjeux économique que l’on ne peut aujourd’hui ignorer.

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER