La féminisation des Conseils d'Administration des grandes entreprises en France : au-delà des apparences

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La question de la représentation des femmes dans les conseils d'administration et de surveillance (CA) est un sujet de débats et d'études à l'échelle internationale. Les missions d'un CA étant très variées, certains décideurs et chercheurs insistent sur les bénéfices que peut apporter une plus grande mixité dans les profils des administrateurs.

Edhec De nombreuses entreprises ont entamé un premier effort de recomposition de leur conseil dès la préparation de la loi Copé-Zimmerman. Cependant, atteindre les objectifs de la loi aux horizons 2014 et 2017 nécessitera des ajustements sensibles. Par exemple, dans le cas des entreprises du SBF 120, la nomination de 70 à 80 femmes par an de 2013 à 2017 sera nécessaire.

Dans le position paper intitulé « La féminisation des Conseils d'Administration des grandes entreprises en France : au-delà des apparences », Stéphane Gregoir, directeur de la recherche, Tristan-Pierre Maury, directeur adjoint de recherche et Frédéric Palomino, professeur affilié à l'EDHEC Business School, propose d'aller au-delà d'un simple constat de féminisation des CA notamment en apportant un éclairage qualitatif sur la nature des fonctions occupées par les femmes membres d'un CA.

Ainsi, il apparait d'une part que la hausse du taux de nomination de femmes au sein des conseils d'administration depuis 2010 concerne essentiellement les statuts d'indépendant et de représentant des salariés alors que les représentants des actionnaires nouvellement nominés sont toujours en grande majorité des hommes. D'autre part, on peut se demander si un glass ceiling (ou plafond de verre) qualitatif n'est pas en train de se substituer à un glass ceiling quantitatif, les femmes étant moins présentes que les hommes dans les comités spécialisés où les décisions se préparent.