Bâtonnat Paris 2016 : Frédéric Sicard et Dominique Attias

Décryptages
Outils
TAILLE DU TEXTE

sicard-attiasLe Monde du Droit a interrogé Frédéric Sicard et Dominique Attias, candidats au bâtonnat et vice-bâtonnat du barreau de Paris.

Pourquoi vous présentez-vous ?

Dominique Attias (DA) : Je me présente pour travailler avec Frédéric Sicard. Je me suis intéressée aux institutions que je ne connaissais pas pour la justice des mineurs qui est l'une de mes passions.
C'est là où j'ai connu Frédéric. Nous avons siégé ensemble au barreau de Paris puis au Conseil national des barreaux.
J'ai pu apprécier ses qualités. J'étais très déçue des élections précédentes et je me présente avec lui car c'est quelqu'un qui est travailleur, qui connait bien les dossiers et avec qui nous partageons les mêmes valeurs au service de la profession.

Frédéric Sicard (FS) : Nous avons les mêmes envies de travail, d'énergie et la même vision de la profession.
Sabine Du Granrut n'ayant pas souhaité se représenter pour des raisons personnelles, je ne me serais pas présenté à nouveau si ce n'était pas Dominique.
Nous sommes là pour nos confrères. Nous sommes animés par une envie d’actions. Je peux vous affirmer que nous serons heureux de laisser la place libre ensuite.

Quels sont les principaux axes de votre programme ?

FS : D'abord : plus d'économies et réduction des cotisations, pour donner l’exemple et préparer la réforme fiscale de 2018.

Ensuite, nous souhaitons davantage de démocratie ordinale, des ordres du jour publiés à l'avance, des séances publiques du Conseil de l'Ordre sur des sujets d'intérêt général en intranet, des débats entre avocats et un vote de l’assemblée générale à la fin de l'année sur les questions de principe touchant à l’avenir de notre barreau. Par exemple, un sujet comme l'avocat en entreprise est un sujet qui aurait dû être préparé et soumis au vote de l'assemblée générale.
Troisième chose, nous proposons la constitution d’un fonds de soutien créatif avec une vraie politique financière de partage et de financement participatif.
Enfin, le barreau de Paris doit mieux accueillir les avocats. Aujourd'hui, il existe 12 pôles d'activité. L'Ordre fonctionne plutôt bien mais souvent vous ne savez pas où vous adresser. Il nous faut un accueil centralisé accessible, à la fois électronique et humain, avec un lien toujours sur mesure, un interlocuteur qui vous dirige vers le bon service.

DA : La situation est difficile. Nos confrères doivent se consacrer à leurs cabinets et n'ont pas de temps à perdre.
Il faut donc leur permettre d'être libres comme nous le sommes et les servir comme c'est notre mission.

Justement, que signifie votre slogan de campagne "Libres pour servir"?

FS / DA : Cela provient de la très belle formule canadienne qui désigne nos clients et plus généralement nos contemporains comme : "ceux que nous avons mission de servir". C'est toute la densité de notre serment et de nos obligations vis-à-vis de nos clients. Nous sommes une profession clé car nous sommes une profession de médiation, de lien social. C'est un objectif de valeurs pour notre société. Pour que les avocats puissent y parvenir, l'Ordre doit permettre aux avocats de faciliter leur exercice.

Vous prévoyez de faire réaliser des économies au barreau de Paris, comment comptez-vous y parvenir ? 

FS / DA : Nous lisons les comptes qui ont été publiés. En lisant les comptes, nous savons comment atteindre 2,5 millions d'économies, en réduisant le train de vie du cabinet bâtonnier ou encore en diminuant l'extraordinaire budget communication.

Vous proposez une la démocratie participative au sein du barreau de Paris, qu'est-ce c'est ?

FS : L'Ordre est né du fait que chaque avocat s'exprimait et chargeait ses représentants d'exprimer une opinion. Pour nous, la démocratie participative nous permettra de revenir à ce principe. C'est à la majorité de décider ce que sera l'avenir de la profession. Tous les avocats doivent être associés à l’élaboration des décisions du Conseil de l’Ordre et du Bâtonnier, qui engagent le barreau de Paris dans son ensemble.

DA : C'est à partir de dossiers préparés, soumis aux confrères où toutes les questions sont traitées que se dégagera une véritable majorité sur des questions qui intéressent nos confrères.
Il s'agit aussi de permettre aux avocats parisiens de savoir ce qui se passe dans le barreau et de participer à la rédaction de rapports, d'y être associés. Par ailleurs, cette ouverture permettra aux jeunes avocats d’apprendre à reprendre le flambeau.

Quelle doit être la place du barreau de Paris dans les institutions de la profession ?

FS : Quand on représente 41 % des avocats, on ne peut pas imposer sa loi à 59 % de la profession.
Mais ce n’est pas 41 % contre 59 %, Paris contre la province, la majorité doit se constituer à partir de dossiers travaillés.
Nous avons tous les deux siégé au cours d’une mandature du CNB qui a déposé des dossiers signés par la Conférence des Bâtonniers, le barreau de Paris et le CNB.
Pour y arriver nous avons eu des semaines de travail en amont à écouter les propositions des uns et des autres et à trouver des synthèses.
Ce n'est pas la confrontation qui permet de construire, c'est la discussion.

DA : Les guerres d'égos ça suffit ! C'est le CNB qui porte la parole de la profession.
Le barreau de Paris est là pour apporter ses compétences, son savoir, permettre de réfléchir et aider à la discussion.

Etes-vous favorables à l'interprofessionnalité ?

FS / DA : Oui tout à fait mais l'interprofessionnalité ça se discute et ça se construit.
Comment protège-t-on le secret de l'avocat ?
La vraie question c'est comment l'avocat peut travailler avec un expert-comptable ou un notaire en sachant que le dossier de l'avocat est isolé électroniquement.
Un avocat ne peut pas partager tout son dossier car les déontologies ne sont pas les mêmes suivant la profession concernée. Mais il ne faut pas avoir une vision étriquée de l'avenir de la profession.
Autre exemple, sur la prévoyance, nous devons avoir un dialogue avec les professions voisines car il n’y aura pas de prévoyance collective efficace avec 27.000 avocats. C’est trop peu. L’équilibre suppose au minimum 100.000 cotisants.
Il faut au minimum envisager les choses au niveau de la profession et pourquoi ne pas réfléchir avec les autres professions du droit et à terme envisager cette question dans une perspective européenne.

Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ? 

FS : Les autres candidats sont très méritants. Quand ils passeront derrière nous, ils auront un ordre en état de marche !

DA : Aucun des autres candidats ne connait les dossiers comme nous les connaissons.
Nous connaissons les institutions et les sujets de l'intérieur.
Par ailleurs, nous nous connaissons très bien pour avoir travaillé ensemble.
Nous n'avons aucune attache si bien que nous sommes totalement indépendants.
Cette liberté et cette connaissance des dossiers, nous sommes les seuls parmi les candidats à les avoir.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)

A propos des candidats


Frédéric SicardFrédéric SICARD, Candidat au Bâtonnat 2016
Frédéric SICARD est avocat au Barreau de Paris depuis 1985.
Il est spécialisé en droit social. 
Il a été membre et secrétaire du Conseil de l’Ordre de Paris et du Conseil National des Barreaux de 2007 à 2011.






Dominique AttiasDominique ATTIAS, Candidate au vice-Bâtonnat 2016
Dominique ATTIAS est avocate de Paris depuis 1981. Elle exerce dans le domaine du droit des enfants et de l’accès au droit ainsi qu'en gestion immobilière et en droit de la famille. 
Elle a également été membre du Conseil de l’Ordre et du Conseil National des Barreaux de 2008 à 2014. Elle a été responsable de l’Antenne des Mineurs du Barreau de Paris.




Site de campagne de Frédéric Sicard et Dominique Attias, "Libres pour Servir" - http://sicard-attias-batonnat.com/

sicard-attias-grand-format



























Paroles d'Experts : l’immobilier numérique

Lex Inside du 7 mai 2024 :

Lex Inside du 2 mai 2024 :