Enquête Hogan Lovells : Stratégies de croissance

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Fusions-acquisitions : 984 milliards de dollars en attente en europe du fait de l'incertitude reglementaire, politique et economique.

• Le nouveau rapport révèle que les questions politiques constituent un enjeu particulièrement important pour les entreprises européennes
• Les 500 premières entreprises mondiales disposent d'une trésorerie estimée à 4.000 milliards de dollars, dont 984 milliards en Europe

La nouvelle enquête du cabinet Hogan Lovells, réalisée auprès de 160 dirigeants de sociétés au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Europe continentale et en Asie, révèle un niveau d'optimisme qui pourrait paraître surprenant au vu du contexte économique actuel. Interrogés sur la manière dont ils envisagent la croissance de leur activité au cours des deux prochaines années, plus de huit sondés sur dix (83%) anticipent une croissance organique sur leurs marchés existants, tandis que la moitié (50%) des sociétés européennes considère qu'il existe des opportunités de réaliser des acquisitions à des niveaux de valorisation relativement bas. Par ailleurs, le rapport indique qu'à fin août, 500 des plus importantes entreprises mondiales n'appartenant pas au secteur financier détenaient des réserves de liquidités s'élevant à environ 4.000 milliards de dollars, dont 984 milliards en Europe.

"Alors que l'OCDE ainsi que d'autres organismes prévoient une baisse du nombre d'opérations de fusions-acquisitions transfrontalières l'année prochaine, il peut sembler surprenant qu'autant de sondés aient fait part lors de notre enquête d'un certain optimisme quant à leurs perspectives de croissance au cours des deux prochaines années. Les liquidités tout comme le souhait de réaliser des transactions existent. Nous estimons en effet la trésorerie disponible au sein des 500 premières entreprises mondiales à 4.000 milliards de dollars – un montant considérable quand on le compare au niveau actuel de la dette de la zone euro de 8.200 milliards de dollars. Néanmoins, notre rapport souligne également que l'environnement économique de la zone euro constitue une barrière importante à la réalisation d'opérations de fusions-acquisitions. La volonté d'action des dirigeants est entravée par le climat économique incertain", estime Andrew Skipper, co-responsable de la pratique Corporate chez Hogan Lovells. 

L'incertitude politique et économique et la zone euro

Les inquiétudes quant aux problématiques politiques sont à leur plus haut niveau en Europe (75%), reflétant clairement le climat d'incertitude persistante à propos de la crise de la dette de la zone euro et l'attentisme avant les élections législatives qui auront lieu en Allemagne et en Italie l'année prochaine.

De manière attendue, les entreprises européennes sont celles qui ont le plus vivement exprimé leur inquiétude sur ces sujets, avec 38% d'entre elles qui disent réduire certains investissements spécifiques dans des pays du Sud de la zone euro.

L'inquiétude semble s'accroître lorsqu'on demande aux dirigeants de quelle façon ils cherchent à atténuer les effets de la crise. De fait, le rapport montre que trois entreprises européennes sur dix (30%) déclarent réduire leur exposition à la crise de la zone euro en élaborant des plans de crise et en se couvrant contre le risque de change, avec plus d'un tiers d'entre elles (38%) qui se couvrent contre le risque financier et quasiment deux sur dix (18%) qui réduisent leurs investissements sur cette zone. Cela signifie que plus d'une entreprise sur trois considèrent comme envisageable un éclatement de la zone euro ou la sortie d'au moins un Etat avec un retour à une monnaie nationale chez ce dernier.

Plus d'un quart (28%) des entreprises européennes indiquent qu'elles détiennent suffisamment de liquidités pour compenser une baisse éventuelle de leur cash-flow, contre 25% au Royaume-Uni et 23% aux Etats-Unis et en Asie. De plus, seulement 3% des sondés disent rencontrer des difficultés à se financer. Ce point est plus particulièrement mis en avant par les entreprises situées dans des pays en difficulté ou y étant fortement exposées.

"Sans surprise, l'incertitude économique constitue la principale barrière à l'investissement et c'est la raison pour laquelle les entreprises européennes ont accumulé beaucoup de liquidités. Elles souhaitent les investir, mais sont notamment freinées par le climat actuel d'incertitude. Notre analyse confirme également que les dirigeants n'anticipent pas un retour du marché des fusions-acquisitions aux niveaux qui existaient avant 2008 et se résignent plutôt à un environnement morose, explique Isabelle MacElhone, associée de la pratique Corporate, chez Hogan Lovells à Paris. Réussir nécessite d'élaborer une stratégie claire, de renforcer son bilan, de gérer correctement les talents, d'adopter la technologie appropriée, et d'appréhender correctement protectionnisme et régulation. Le souhait d'investir existe, plus particulièrement chez les entreprises des pays émergents. La question maintenant est de savoir quand".