Christine Maze, bâtonnière de Bordeaux : « Nous voulons ouvrir le barreau à tous les acteurs de la cité »

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Le Monde du Droit a interrogé Christine Maze, bâtonnière de Bordeaux sur les actions engagées pendant la première partie de son mandat ainsi que ses priorités pour les prochaines semaines.

Quelles ont été vos premières actions depuis votre élection à la tête du barreau de Bordeaux ?

Notre bâtonnat, avec Pierre Fonrouge, vice-bâtonnier, est placé sous le signe de la proximité, de la transparence et de la solidarité. Nous sommes animés par une volonté d’être en lien avec tous les acteurs de la cité.

Parmi nos premières actions, à l'occasion de la Journée Internationale du droit des femmes, le 8 mars 2022, l'Ordre des avocats de Bordeaux a offert à l'ensemble des communes du territoire girondin, des consultations juridiques gratuites. 100 avocats se sont mobilisés dans 35 points de consultation. Cette même journée, je me suis rendu à la prison de Gradignan dans le cadre d’une visite inopinée afin de dénoncer les conditions de détention et rappeler que toutes les femmes ont les mêmes droits.

Le barreau est également très actif sur la question des violences faites aux femmes. Un numéro gratuit (05 57 77 40 71) a été créé pour les victimes de violences intra-familiales pour contacter un avocat bordelais 24H/24H et 7J/7.

Nous sommes aussi proches des entreprises, en partenariat avec la CCI et la Chambre des Métiers, des consultations juridiques gratuites ont été également mises en place à destination des femmes entrepreneures et des entreprises en difficulté.

C’est notre organisation spécifique en 17 instituts regroupant les avocats par champ de compétence qui nous permet d’organiser ces consultations juridiques.
Je suis notamment très fière de la mobilisation des avocats de notre barreau qui ont délivré des consultations juridiques gratuites pour répondre aux problématiques des victimes des incendies que nous avons connu cet été. Par ailleurs, une adresse mail dédiée avait été instituée afin de répondre à tous ceux qui étaient dans l’impossibilité de se déplacer.
Les avocats bordelais ont aussi tenu des permanences juridiques à destination des familles ukrainiennes pour faciliter leur accueil et régulariser leur situation.

Enfin, l'ordre des avocats de Bordeaux a lancé son Institut du Droit du vin. C’est une première en France. Il réunit des avocats experts en droit du vin pour accompagner et conseiller tous les acteurs de la filière, particulièrement les jeunes viticulteurs.

Quelles seront les priorités de votre deuxième partie de mandat ?

La question de la défense des libertés publiques est une préoccupation majeure de notre barreau. Nous sommes honorés d’accueillir le prix des droits de l’homme Ludovic Trarieux qui sera décerné à une avocate afghane le 22 septembre prochain, la veille de notre rentrée solennelle.

En outre, l’interprofessionnalité est au cœur de nos actions, que ce soit dans le cadre du barreau culturel avec l’Opéra de Bordeaux, les concours d’éloquence ou encore les grands procès du barreau (ex : Assassinat du juge Michel).

L’ouverture à l’international, la ville de demain et l’innovation juridique - au travers des actions de notre incubateur – seront aussi des domaines dans lesquels nous interviendrons ces prochaines semaines.

Par ailleurs, le barreau travaille sur un observatoire de la folie afin de traiter des questions des malades mentaux incarcérés alors qu’ils n’ont pas leur place dans les établissements pénitentiaires.

En ce qui concerne nos confrères, nous voulons créer une crèche adaptée au rythme professionnel des avocats.

En résumé, quel est le fil rouge de votre bâtonnat ?

L’accès aux droits est fondamental dans une société démocratique. Les avocats sont les seuls garants des droits de tous. L’avocat est le seul rempart, le seul acteur de la défense.

Nous devons aller à la rencontre de tous les publics. C’est dans cette perspective que nous ouvrons, pour la première fois, la Maison des avocats lors de la journée du patrimoine afin que l’ordre soit mieux identifié, que le rôle des avocats soit mieux appréhendé.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier