Jean-Michel Bobillo, Associé, Jones Day

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Jean-Michel Bobillo, Associé, Jones DayLe Monde du Droit a interrogé Jean-Michel Bobillo qui vient d'être coopté associé au sein du cabinet Jones Day.

Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?

J’attribue ma cooptation à la réunion de plusieurs conditions. En premier lieu, l’importance croissante du droit social dans l’activité des cabinets d’avocats d’affaires, tant à l’appui des opérations « corporate » qu’en pratique « stand alone ». En second lieu, mon parcours « made in Jones Day » : j’ai commencé en tant que stagiaire au sein de l’équipe dont je suis désormais associé. Cela m’a permis de travailler avec de nombreux avocats de pratiques différentes du cabinet, et de les rassurer sur ma capacité à défendre et promouvoir les valeurs de Jones Day à l’avenir.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai commencé mes études supérieures en intégrant l’Institut d’Etudes Politiques de Paris… avec la ferme intention de ne pas aller en fac de droit ! Une fois diplômé dans la Section Service Public, je n’ai pas envisagé de continuer dans cette voie sur le plan professionnel. J’ai donc finalement décidé de m’inscrire en droit. Je suis titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, et d’un troisième cycle en droit social de l’Université Paris II – Panthéon Assas. J’ai ensuite rejoint Jones Day en tant que stagiaire dans le cadre de ma formation à l’Ecole du Barreau, et y ai effectué l’intégralité de mon parcours à ce jour.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Je traite tous les aspects du droit social, tant en conseil qu’en contentieux. J'interviens principalement dans le traitement des aspects sociaux de fusions – acquisitions à caractère transnational, les réorganisations, qu’elles conduisent à des licenciements économiques ou non, les contentieux qui en découlent, les problématiques de compliance / éthique des affaires, les relations avec les représentants du personnel, et les questions d’hygiène et sécurité au travail. J’interviens aussi bien sur des projets spécifiques qu’en matière de gestion RH au quotidien, selon les besoins des clients. Je travaille principalement en langue anglaise.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

L’actualité récente en matière de droit social est évidemment marquée par la mise en pratique de la loi du 13 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi, qui essaie d’instaurer un juste équilibre entre flexibilité pour les employeurs, et garantie des droits pour les salariés. La loi met notamment en place une nouvelle réglementation en matière de procédures de grands licenciements économiques, principalement marquée par une plus grande implication de l’administration du travail (la « DIRECCTE »), et un nouveau type de contentieux du licenciement économique devant le juge administratif. Appliquer ce nouvel état du droit alors que la jurisprudence reste à écrire dans ce domaine constitue un défi très motivant.

Qui conseillez-vous ?

Je conseille une clientèle composée d’entreprises privées, principalement des filiales françaises de groupes étrangers souvent basés aux Etats-Unis, qui opèrent dans des domaines variés : industrie ; chimie / pharmacie ; biens de consommation, et nouvelles technologies.
Travailler en anglais pour ce type de clientèle nécessite de rendre compréhensible par les clients des concepts juridiques qui n’existent pas nécessairement à l’étranger, en particulier aux Etats-Unis. Cela oblige également à proposer des solutions pragmatiques dans des délais très courts.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

Concernant ma matière, je souhaite bien évidemment contribuer à la croissance de l’équipe de droit social (nous sommes actuellement sept avocats, dont deux associés), et à une meilleure visibilité de son expertise.

De manière plus générale, j’espère pouvoir donner une image plus humaine et moins caricaturale de l’associé que celle encore trop souvent véhiculée (et à tort !) au sujet des cabinets d’avocats d’affaires.


Propos recueillis par Arnaud Dumourier