Benoît Javaux, associé, Squadra Avocats : « J’avais envie de rejoindre un cabinet jeune, en pleine ébullition et dans lequel la liberté est cardinale »

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Le Monde du Droit a interviewé Benoît Javaux, qui a rejoint récemment le cabinet d'avocats Squadra Avocats en tant qu'associé. Benoît Javaux arrive pour renforcer le département contentieux commercial.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Squadra Avocats ?

J’avais envie de rejoindre un cabinet jeune, en pleine ébullition et dans lequel la liberté est cardinale. Squadra répond à tous ces critères. Le cabinet a su se déployer ces dernières années, notamment en associant des avocats trentenaires issus de cabinets internationaux. Je connaissais déjà personnellement Jean-Baptiste Belin, qui anime le pôle « Propriété Intellectuelle, Technologies & Médias ». Plus j’apprends à connaître mes autres associés, plus leur dynamisme me séduit. Nous avons de grandes ambitions communes pour Squadra et chaque pôle de compétences dispose d’une grande autonomie pour se développer. Je suis ravi de co-animer le pôle « Contentieux des affaires, Risques industriels & Assurance » de Squadra avec Solën Guezille et Cataldo Cammarata, senior associé et fondateur du cabinet. C’est un nouveau challenge extrêmement stimulant pour moi.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai débuté ma carrière en 2005 en tant que juriste au sein du cabinet August Debouzy et fais l’Ecole de Formation du Barreau en régime salarié. Je suis avocat depuis 2007. Après plus de dix années passées dans ce très beau cabinet, j’ai créé en 2017, aux côtés de Kami Haeri et trois autres confrères, le département Contentieux commercial, Droit pénal des affaires et Compliance du bureau parisien du cabinet américain Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan. Notre démarche était entrepreneuriale, il y avait beaucoup de choses à bâtir. Sur un plan personnel, je voulais exercer dans une structure anglo-saxonne pour mieux en connaître la philosophie et les caractéristiques. J’avais aussi été attiré par la spécificité de Quinn Emanuel, qui est un cabinet uniquement dédié au contentieux. Nous nous retrouvions tous autour de la volonté de gagner, autour de l’exigence, de la qualité du service apporté aux clients et de tout ce qui fait l’état d’esprit si particulier des litigators. Mes différentes expériences m’ont permis d’être reconnu sur le marché en tant que « Key lawyer and Rising Star » en contentieux commercial par le Legal 500 EMEA dans son classement 2020 pour la France, « expert lawyer » en responsabilité du fait des produits par le Who’s Who Legal depuis 2018 et d’être « highly recommended » en médiation dans le classement 2020 de Leaders League.

Qui vous a le plus influencé dans votre carrière ?

Olivier Debouzy. C’est Olivier qui m’a fait venir en 2004 en tant que stagiaire chez August Debouzy, sur un quiproquo d’ailleurs : je voulais découvrir le droit public des affaires, il était intéressé par mon parcours de privatiste pour traiter des contentieux de responsabilité du fait des produits. C’est lui qui m’a fait découvrir et aimer le contentieux, la rigueur poussée à l’extrême, l’importance de la forme et tant d’autres choses encore. Tous ceux qui l’ont connu ont été marqués par sa personnalité extraordinaire. Il nous a malheureusement quittés trop tôt.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

C’est un métier intense, dans les bons et les moins bons moments. C’est ce qui fait son sel. Mon meilleur souvenir, c’est une très belle victoire intervenue en 2019 devant le Tribunal de commerce de Paris pour un client fidèle, et très exigeant. Nous étions en défense et pesait sur nous un risque financier de 10 millions d’euros. La victoire a été le fruit d’une stratégie intelligente, de contremesures efficaces et de plaidoiries intenses, rugueuses, où tout a été abordé pendant près de deux heures. Le client était présent à l’audience, content de son déroulement mais évidemment dans l’incertitude du résultat. La bière post-plaidoiries a été douce.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans vos secteurs d'activité ?

J’observe un recours de plus en plus fréquent aux modes de règlement amiable des litiges. Il s’agit en réalité d’un mouvement de fond favorisé par les pouvoirs publics et de plus en plus demandé par les clients eux-mêmes. Les dernières évolutions législatives s’inscrivent dans ce mouvement, en particulier la loi de 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice et son décret d’application du 11 décembre 2019. Ce mouvement s’est encore renforcé avec la crise découlant du Covid-19 et la déstabilisation profonde des entreprises qui en résulte. La médiation et la conciliation sont très utilisées afin d’essayer de maintenir les relations contractuelles et d’éviter que des entreprises soient obligées d’entrer en procédure collective. Les avocats doivent donc intégrer les MARD dans leur analyse stratégique d’un dossier et, le cas échéant, s’y former. C’est ce que j’ai fait en 2017 en suivant la formation à la médiation inter-entreprises du CMAP.

Qui conseillez-vous ?

Je conseille et représente des entreprises françaises et étrangères dans leurs contentieux complexes (post-acquisition, corporate, projets informatiques, contentieux financiers, concurrence déloyale, etc.) devant les juridictions judiciaires et arbitrales. J'ai également développé une expertise particulière en matière de médiation (en qualité de conseil et de médiateur), d'obtention de preuves, de secret des affaires et d'action de groupe.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Grands. Nous sommes en phase de croissance, nous recherchons des nouveaux talents pour venir compléter notre offre et devenir full service. Nous sommes 25 aujourd’hui, dont 8 associés, et nous nous projetons le double à échéance 5 ans. Il faut être ambitieux dans cette profession. Et nous le sommes, nous voulons apporter le meilleur service à nos clients dans tous les domaines du droit et avoir la taille critique pour le faire.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier