Gaëlle Le Quillec et Julien Fouret : « Nous souhaitons continuer à faire grandir l’équipe et à diversifier ses compétences dans différents secteurs de l’arbitrage international »

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Le Monde du Droit a interrogé Gaëlle Le Quillec et Julien Fouret à l'occasion de leur arrivée en tant qu'associés chez Eversheds Sutherland au sein du département Contentieux et Arbitrage.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Eversheds Sutherland ?

Julien Fouret (JF) : Pour retrouver une plateforme réellement internationale avec une excellente réputation à la fois en arbitrage international et droit international public. Cela correspondait parfaitement à mes attentes et mes volontés de développement actuelles.

Gaëlle Le Quillec (GLQ) : L’envie et le besoin de travailler, de nouveau, dans une équipe internationale, jouissant d’une très forte notoriété sur le marché de l’arbitrage international combinés avec une activité full service à même de répondre aux besoins de mes clients et de les servir au mieux.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

JF : J’ai uniquement travaillé en arbitrage international depuis le début de ma carrière. J’ai commencé en tant que stagiaire puis juriste collaborateur chez Shearman et Sterling à Paris. J’ai ensuite été consultant à l’OCDE avant de rejoindre le cabinet Salans. J’ai ensuite été collaborateur senior chez Derains et Gharavi à Paris avant de rejoindre, en tant que Conseiller, le Secrétariat de la Chambre Internationale d’Arbitrage de la CCI. J’ai ensuite rejoint le cabinet Castaldi Mourre et Associés en tant que Counsel avant de devenir associé chez Betto Seraglini.

GLQ : Comme Julien Fouret, j’ai toujours exercé en arbitrage international. J’ai débuté ma carrière, en 2001, au sein du département  arbitrage du cabinet Gide Loyrette Nouel que j’ai quitté en 2003 pour effectuer un LL.M. en droit international à l’Université de Georgetown aux Etats-Unis. A l’issue de mon LL.M., j’ai passé le barreau de New York et rejoint le bureau de New York, puis de Paris, du cabinet Cleary Gottlieb Steen & Hamilton. En 2008, j’ai intégré le cabinet Hogan Lovells où j’ai été nommée Counsel jusqu’en 2012, date à laquelle j’ai co-fondé avec Christophe Seraglini, Thierry Tomasi et Jean-Georges Betto, le cabinet boutique Betto Seraglini où je suis restée, en qualité d’associée, jusqu’en septembre 2019.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

JF : Je pense à deux personnes à deux moments distincts de ma carrière.
Celle que je considère ma mentor dans la profession, étant celle qui la première m’a donné ma chance dans ce milieu et vers laquelle je me tourne toujours pour des conseils avisés à savoir Yas Banifatemi chez Shearman & Sterling.
Ensuite, celui qui m’a toujours fait une confiance aveugle, m’a toujours soutenu dans mes dossiers à ses côtés, m’a confié les rênes de la pratique de conseil en arbitrage de son cabinet et qui m’a permis d’obtenir aussi ma première nomination en tant qu’arbitre à savoir Alexis Mourre, Président de la Cour Internationale d’Arbitrage de la CCI.

GLQ : Assurément mes premiers patrons, à savoir Carole Malinvaud, Christian Camboulive du cabinet Gide Loyrette Nouel et Jean-Yves Garaud du cabinet Cleary Gottlieb Steen & Hamilton pour la formation qu’ils m’ont donnée, la confiance qu’ils m’ont faite et leur bienveillance présente tout au long de mon  parcours. Je me suis construite en apprenant de chacun d’eux et en les observant dans les dossiers, dans la relation avec le client et les confrères ainsi que les audiences. Ensuite, d’autres confrères rencontrés, au fil de ma carrière, au hasard d’un dossier ou au sein de la scène parisienne de l’arbitrage international. De belles rencontres qui perdurent et dont j’apprends toujours.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

JF : Celui que l’on est en train de se créer et qui se produira demain….
Plus sérieusement, probablement ma première plaidoirie devant un tribunal arbitral, au sein de l’impressionnant Palais de la Paix à La Haye.

GLQ : Chaque fait d’armes en audience avec son client. Ces moments ou ces jours où l’on ne forme qu’un, une seule et même équipe pour gagner.

Quels sont vos domaines de compétences ?

JF : J’aime à penser que je suis un arbitragiste généraliste mais monomaniaque de l’arbitrage car je ne fais pas de contentieux devant les juridictions internes. Je pratique donc l’arbitrage commercial international du fait de mon passage à la CCI notamment mais j’ai une appétence particulière pour l’arbitrage d’investissement ainsi que pour le droit international public. J’adore d’ailleurs écrire et publier dans ces matières, en atteste l’ouvrage « The ICSID Convention, Regulations and Rules – A Practical Commentary » de près de 1500 pages qui devrait sortir courant décembre 2019 chez Edward Elgar Publishing.

GLQ : Je suis spécialisée en arbitrage commercial international avec des incursions en arbitrage d’investissements et en contentieux post-arbitral.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

JF : En matière d’arbitrage d’investissement, je pense que la matière est marquée par les effets ricochets de l’affaire Achmea notamment sur l’exécution des sentences arbitrales dans l’UE ainsi que des discussions sur les réformes de ce type d’arbitrage. En arbitrage commercial, je dirais que les questions de corruptions devant les juridictions arbitrales ainsi que devant les juridictions, notamment françaises en matière d’annulation de sentence, ont récemment été sous le feu de l’actualité, ou des critique selon votre point de vue.

GLQ : Effectivement les questions de corruption et plus largement celles liées à la preuve en matière d’arbitrage international.

Qui conseillez-vous ?

JF : Je conseille notamment des entreprises dans le domaines de l’énergie (ENI, African Petroleum) ou dans le domaine de la construction (SAIPEM, Tecnimont...). Je conseille aussi un certain nombre d’entreprises dans le domaine de l’aéronautique mais ces dossiers sont confidentiels. Enfin, je conseille également certains Etats dans leurs procédures arbitrales ou dans leurs réformes de leurs politiques législatives ou conventionnelles en matière d’arbitrage. 

GLQ : J’interviens pour des groupes industriels français ou étrangers opérant dans les secteurs de la construction, de l’aéronautique et de l’énergie.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

JF : Réussir mon, notre, intégration au sein de l’équipe déjà très imposante du cabinet en matière d’arbitrage international et de droit international public. Continuer à faire grandir l’équipe et à diversifier ses compétences dans différents secteurs de l’arbitrage international.

GLQ : Donner le meilleur de moi à mon équipe et continuer à faire grandir et à diversifier notre offre de services en matière d’arbitrage international, le tout dans la bienveillance et la confiance qui nous ont été témoignées lors de notre arrivée avec Julien Fouret et qui nous touchent beaucoup. C’est une très belle équipe avec de belles personnalités. Cela compte beaucoup.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)