Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?

On peut dire que j'étais au bon moment au bon endroit !

En effet, mon parcours et mon expérience me permettent maintenant de disposer d'une palette assez complète des compétences requises dans le domaine du conseil en Propriété Intellectuelle. En même temps, le département PI de SBKG & associés, fondé par Delphine Brunet-Stoclet dont le domaine privilégié est le contentieux en PI, développait depuis quelques années une activité de Conseil qui prenait de plus en plus d'envergure. Delphine souhaitait dès lors incorporer à son équipe un spécialiste issu de préférence de la profession de Conseil en Propriété Industrielle, étant consciente de la spécificité de cette profession et de sa complémentarité avec le contentieux en PI.

Nous nous connaissions depuis la faculté de droit ayant toute deux suivi le même DESS de Propriété Industrielle (Paris II – Assas). Nous avions déjà eu l'occasion de travailler ensemble sur des dossiers communs depuis nos cabinets respectifs. C'est donc tout naturellement que nous nous sommes rapprochées pour mettre en commun nos expertises en PI parfaitement complémentaires.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ? Qui a le plus influencé votre carrière ?

Déjà au Lycée français à Lima - je suis péruvienne- je voulais suivre des études de droit. Il faut dire que mon père, brillant avocat, m'offrait une vision plutôt séduisante de la profession. J'ai donc intégré la faculté de droit de l'Université Catholique du Pérou, réputée pour son exigence. J'ai été admise au Barreau de Lima en 1986. Puis, ayant épousé un français, je suis arrivée à Paris en 1988. J'ai décidé alors de m'inscrire en DESS de Propriété Industrielle, ce domaine m'ayant toujours intéressée et souhaitant être titulaire d'un diplôme français de droit. Après l'obtention du DESS j'ai intégré, en 1990, le Cabinet Regimbeau, cabinet de Conseils en Propriété Industrielle où j'ai « appris le métier ». J'y suis restée 10 ans. Je garde un excellent souvenir, des associés de l'époque, de mes collègues juristes et ingénieurs avec certains desquels j'ai noué de solides amitiés. C'est au sein du Cabinet Regimbeau que je me suis prise de passion pour l'activité de Conseil en PI. Puis j'ai rejoint le cabinet Novagraafen 2000 en tant que chef d'équipe. J'ai pu ainsi appréhender ma profession de conseil, non seulement par rapport au suivi du fond des dossiers mais également par rapport à la gestion globale de portefeuilles de marques et modèles notamment. En 2006 j'ai rejoint Marchais de Candé, cabinet d'avocats spécialisé en PI où j'ai continué néanmoins une activité de conseil en PI.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

J'ai eu l'occasion de suivre, dès sa conception, un nouveau projet d'identité visuelle pour un groupe international dans le domaine de l'assurance. Il s'est traduit par l'adoption d'une marque (slogan et logo) qui a été protégée dans le monde entier. J'ai coordonné toutes les étapes de ce projet, recherches d'antériorités, dépôts/enregistrements, puis surveillance et défense de la marque pratiquement dans tous les pays du monde. Le slogan a été traduit et déposé dans toutes les langues et même, pour certains pays, dans des dialectes locaux. C'est une vraie satisfaction de retrouver cette marque dans le monde entier, de savoir qu'elle connait un grand succès et qu'elle remplit parfaitement le souhait d'identification de son titulaire vis-à-vis de ses client partout dans le monde.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Je suis spécialisée plus particulièrement dans la gestion de portefeuilles de titres de PI. J'accompagne par conséquent mes clients dans toutes les étapes de la « vie » de leurs actifs en PI, marques, dessins et modèles, noms de domaine, droits d'auteur, notamment en les conseillant lors de recherches d'antériorités, stratégies de dépôt en France et à l'international, surveillance et défense (oppositions, actions en contrefaçon, concurrence déloyale, accords de coexistence...) de leurs droits de PI.

Quelles sont selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activités ?

Comme tout spécialiste dans un domaine du droit, je suis l'évolution de la jurisprudence de très près, les arrêts de principe bien entendu mais également toute décision ayant des incidences pratiques pour la gestion des portefeuilles et la défense des droits de mes clients.

Ainsi, dans un dossier où l'un de nos clients souhaite engager une action en annulation d'une marque communautaire, nous devrons renforcer nos preuves relatives aux rapports contractuels des parties, malgré la quasi-identité des marques en cause (TUE, 1er février 2012, T-291/09, POLLO TROPICAL Chicken on the grill) ou nous indiquerons à un autre client que ce n'est pas la peine de revendiquer l'ancienneté de certaines de ses marques nationales lors du dépôt d'une marque communautaire correspondante car les signes concernés ne sont pas quasi-identiques (TUE, 19 janvier 2012, T-103/11, Justing) ou encore, nous recommanderons à un autre client d'attendre que son projet d'exploitation d'une marque soit plus consistant, en ce qui concerne sa pérennité, avant d'engager une action en déchéance contre une autre marque, afin d'éviter que son action ne soit considérée comme irrecevable (CA Paris, Pôle 5, 1ère Chambre, 15 février 2012)

Qui conseillez-vous ?

Nos clients sont issus d'horizons très divers, prêt-à-porter haut de gamme, marketing, aménagement de maison/jardin, décoration, bijoux, horlogerie, alimentaire, associations de protection de l'environnement... groupes internationaux, PME ou particuliers, français ou étrangers.

C'est certainement cette variété qui rend la PI passionnante et nous amène à nous intéresser à des domaines, et à des cultures, très différents.

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER