Vous qualifiez votre parcours d’ « atypique », pouvez-vous nous le décrire ?

Mon parcours est « atypique » dans le sens où je n’ai jamais suivi un plan précis de carrière et je me suis trouvé confronté cumulativement ou alternativement à des fonctions commerciales et/ou juridiques tout au long de mon parcours . 

Après avoir achevé mes études de Droit des Affaires à New York University en 1985 et passé par la suite un peu plus d’un an dans un cabinet d'avocats à New York, je suis revenu en France où j’ai rejoint en 1987 le Groupe Virbac. A l’époque principalement tourné vers les produits vétérinaires, Virbac avait néanmoins créé une filiale Panmedica qui, d’une part, rachetait des produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques et les entreprises/laboratoires correspondants et, d’autre part, développait des spécialités génériques en santé humaine. En 1992, Virbac s’est recentré exclusivement sur l’activité vétérinaire et le groupe Panmedica a été dissocié sur le plan opérationnel. Virbac, coté sur Euronext, fait actuellement environ 600 million Euros de CA. 

Au sein de ce groupe , au début simple responsable juridique puis à la direction d’un véritable département avec juristes et autres collaborateurs (à l’époque environ 7 personnes ), mes fonctions ont évolué avec la croissance du Groupe. En 1995, j’ai décidé de créer une affaire commerciale personnelle à la fois de vente de chaussures au détail et de consultant, avec pour principales missions des transferts de technologies et créations d’entreprises. Après la cession de mon activité commerciale et un retour à des activités plus juridiques, j’ai rejoint à nouveau le Groupe Virbac en 2001, comme Directeur Juridique , membre du Comité exécutif France , puis de nouveau quitté Virbac en 2006 pour participer avec quelques amis, comme avocat associé, au projet passionnant d’implantation du cabinet US Reed Smith à Paris.

Fin 2009, après quelques hésitations entre le métier d’avocat et celui de juriste d’entreprise, j’ai opté pour l’entreprise et accepté la proposition du Groupe Limagrain (Vilmorin, Jacquet, sociétés de biotechnologie végétale …) Je suis devenu leur Directeur Juridique Groupe, basé à Clermont-Ferrand.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir directeur juridique de Panmedica ?

Malgré tout l’intérêt que pouvait représenter de telles fonctions au sein de Limagrain (Groupe de plus d’un milliard d’euros, 6000 personnes, une douzaine de personnes au département juridique Corporate du siège, l’animation d’un réseau de juristes , de par le monde …) et une fois finalisés un très beau dossier d’investissement du FSI dans le groupe (150 million Euros ) et une très belle opération boursière (augmentation de capital Vilmorin de 200 million Euros ), j’ai souhaité retourner dans une entreprise ayant une activité purement pharmaceutique et me réinstaller à Paris. J’ai alors accepté la proposition de de rejoindre le Groupe Panmedica-Panpharma en Décembre 2010.

Vous nous avez précisé l’aspect pluridisciplinaire de votre position chez Panmedica, pouvez-vous nous en dire davantage ?

Ma fonction y est plus diversifiée que celle d’un juriste puisque qu’associé aux projets de croissance externe et développement, je participe à la recherche et à l’acquisition de nouveaux produits et activités (Business development).

Le groupe est un leader des produits injectables notamment vendus en France aux hôpitaux. Le défi de ces prochaines années , fort de plus de quelques 100 millions de CA en 2011, est de développer à coté d’une gamme de produits génériques, des produits plus innovants qui seront vendus en France et à l’étranger.

Au-delà d’une activité purement juridique et plus globale de gestion des risques (ce qui inclut une fonction compliance), mon activité est tournée vers les projets spéciaux d’acquisition ou d’implantations, relais de croissance pour les activités de demain.
Une casquette donc très large par rapport à certaines de mes précédentes fonctions, du fait notamment de la taille relativement réduite de l’entreprise; une fonction autonome qui me permet de continuer à apprendre et comprendre en détail le fonctionnement d’une entreprise pharmaceutique.
Grace à la disponibilité de mes collègues, je suis pleinement associé à la quasi-totalité des discussions internes relatives à la fabrication des produits, le contrôle de leur qualité, leurs autorisations de vente sur les différents marchés et également leur exploitation commerciale dans les différents circuits et pays. Bref une immersion totale, rarement possible dans des entreprises de taille souvent plus importante notamment dans ce secteur de la pharmacie.

C’est une activité que j’exerce, rattaché à la Présidente du Groupe et à son Directeur Général, avec pour l’instant la seule et précieuse aide de deux assistantes mais surtout en collaboration avec l’ensemble des autres cadres dirigeants de l’entreprise. Je suis également membre du Comité de Direction.


Devez-vous externaliser le traitement de certaines problématiques spécialisées, à des cabinets d’avocats par exemple ?

Le fait d’être le seul juriste du Groupe, m’amène à utiliser les services d’experts pour le contentieux/arbitrage assurément mais surtout pour toutes les questions juridiques pointues , par exemple en droit de la concurrence, fiscal, etc. J’utilise également les services de juristes étrangers car je me refuse à jouer à l’apprenti sorcier avec les systèmes juridiques et les droits que je ne connais pas ou mal.


Quels sont vos objectifs pour la société ?

Mes objectifs sont de doter le groupe d’outils juridiques performants, de nouveaux process mais surtout de participer à la stratégie de croissance de la société et à la création de valeur.

Si mon parcours peut sembler à certains atypique voire « chaotique », le principe directeur en est très simplement de continuer à vivre avec passion une aventure à la fois professionnelle et humaine, d’inlassablement apprendre et comprendre avec beaucoup d’humilité et surtout... créer et innover.