Eric Barbier de La Serre, Associé, Jones Day

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Eric Barbier de La Serre - Avocat Associé - Jones DayLe Monde du Droit a interrogé Eric Barbier de La Serre qui vient de rejoindre Jones Day en qualité d'Associé.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Jones Day ?

Pour de nombreuses raisons. Si je devais en choisir trois, je dirais que, premièrement, Jones Day est l’un des rares cabinets d’avocats à disposer d’une pratique antitrust de premier plan tout à la fois aux États-Unis, en Europe et en Asie. Cette ubiquité le place dans une position privilégiée pour offrir des services transversaux intégrés, par exemple dans les affaires de cartels transnationaux, et servir sa clientèle au plus près. Deuxièmement, le bureau de Paris – et Jones Day plus généralement – disposent d’une très belle clientèle, qui pour une large part est industrielle. Il s’agit bien entendu d’un atout significatif pour un avocat en droit de la concurrence. Troisièmement, je m’entends très bien avec les équipes antitrust de Jones Day de Paris et à Bruxelles, avec qui nous partageons je pense la même vision du métier et de notre pratique. L’entente est également très bonne avec les autres équipes de Paris et les équipes antitrust américaine et asiatique.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai 38 ans. Après des études de commerce et de droit, j’ai commencé ma carrière d’avocat dans les bureaux de Paris, Washington et Bruxelles de Cleary Gottlieb. En 2003, j’ai rejoint le Tribunal de l’Union (à l’époque le Tribunal de première instance des Communautés européennes) pour devenir référendaire de Bo Vesterdorf, le président du Tribunal. Je suis ensuite devenu son chef de cabinet. Enfin, en 2007, j’ai rejoint Latham & Watkins, dont je suis devenu associé en 2009.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Trois personnes m’ont fortement influencé et ont contribué à donner à ma carrière son orientation actuelle. Antoine Winckler, chez Cleary Gottlieb, m’a notamment appris le recul dans l’analyse des situations et la patience dans l’action. Bo Vesterdorf, le président du Tribunal de l’Union, m’a montré ce qu’était trancher. Il m’a aussi permis de fortifier mon jugement et comprendre les voies d’influence les plus fécondes du processus judiciaire. Enfin, Alain Georges, chez Latham & Watkins, a constitué un modèle durant ces quatre dernières années, du fait de sa capacité à conjuguer la défense vigoureuse de ses clients avec une hauteur de vue d’une très grande sagesse.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Mon souvenir le plus fort en tant que juriste reste la participation aux travaux du Tribunal de l’Union en tant que référendaire puis chef de cabinet du Président, notamment dans des affaires de concurrence complexes telles que celle mettant en cause Microsoft ou certaines opérations de concentration. Ce fut pour moi une occasion unique de lever le voile sur la complexité du travail judiciaire et sa réelle nature. Par ailleurs, participer aussi directement à la formation du droit de l’Union, dans des matières très diverses, fut un authentique privilège. En tant qu’avocat, mon meilleur souvenir reste mon implication dans la phase judiciaire de l’affaire Schneider/Legrand lorsque je travaillais chez Cleary Gottlieb avec Antoine Winckler.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Je suis actif dans tous les domaines du droit de la concurrence : pratiques anticoncurrentielles (notamment abus de position dominante et cartels), contrôle des concentrations et aides d’État. Je conseille également les entreprises dans d’autres matières du droit de l’Union, telles que le droit du marché intérieur.

Je ne suis pas spécialisé dans un secteur d’activité particulier. Toutefois, ces dernières années, j’ai été plus particulièrement actif dans les secteurs des services financiers, des médias, de l’informatique et de l’énergie.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Les services financiers font actuellement l’objet d’offensives soutenues de la part des autorités de concurrence américaines et européennes, ce qui sera sans doute vécu comme une nouveauté par de nombreuses entreprises de ce secteur. Dans le domaine des médias, l’actualité la plus marquante de ces dernières semaines en droit de la concurrence est à mon avis la décision de l’Autorité de concurrence française de retirer la décision d’approbation de la fusion CanalSat/TPS. La procédure de réexamen de l’opération pourrait annoncer une recomposition significative du secteur de la télévision payante en France, voire une régulation forte.

Qui conseillez-vous ?

Je ne suis pas spécialisé dans un secteur particulier du droit de la concurrence et conseille donc tous les types d’entreprises confrontées à ces questions.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

Eric Morgan de Rivery, qui dirige la pratique antitrust à Paris, et moi-même souhaitons continuer à développer la pratique de Jones Day devant les autorités et juridictions européennes et françaises, dans tous les domaines du droit de la concurrence. Certains secteurs d’activité, tels que ceux des services financiers, de l’énergie, des transports ou de l’industrie pharmaceutique, pourraient donner lieu à une activité soutenue des autorités de concurrence durant les prochaines années. Jones Day, du fait de sa présence déjà forte dans ces secteurs, est idéalement situé pour servir les entreprises confrontées à – ou voulant profiter – de tels développements.