Benoit Renard, collaborateur de l´Estudio Juridico Otero

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benoit-renardNous avons interrogé Benoit Renard, Avocat collaborateur en charge du développement du French Desk de l´Estudio Juridico Otero (www.otero.cl).

Titulaire d´une double maitrise en droit français et espagnol, et avocat admis aux barreaux de Madrid et de Paris, Benoit Renard a trouvé un poste d´avocat collaborateur, après avoir préalablement travaillé en Argentine. Même si l´expatriation des avocats n´est pas toujours facile, les intérêts économiques français dans un pays en pleine croissance peuvent justifier l´embauche d´un avocat français dans un cabinet d´avocats local.

Quel type de cabinet d´avocats peut recruter un avocat français ?

En arrivant au Chili, j´ai axé essentiellement mes recherches en misant sur des cabinets d´avocats de taille moyenne. En effet, les grands cabinets d´avocats implantés, ici, adoptent une politique de recrutement beaucoup plus « anglo-saxonne ». Embaucher un avocat français ne correspond pas forcémentà un besoin dans ces grandes structures, sachant qu´un avocat chilien ayant fait ses études de droit là-bas sera plus beaucoup plus efficace qu´un avocat étranger. C´est ainsi que j´ai trouvé le cabinet d´avocats Otero qui est en pleine croissance et qui désire se tourner de plus en plus vers les entreprises internationales. Apres avoir créé un « Spanish Desk » avec succès grâce au recrutement de deux avocats espagnols, ce cabinet, doté d´une vingtaine d´avocats, a décidé de reprendre un risque en m´embauchant et en me chargeant de développer le « French Desk »

En quoi consiste le développement d´un French Desk au Chili ?

Notre « French Desk » est composé d´un avocat chilien José Luis Ilabaca, francophone, qui assiste d´ores et déjà de grandes entreprises française comme POMA ou IPSOS. De plus nous comptons sur la présence d´un Of Counsel français, Dimitri Weiler, qui est implanté au Chili depuis plusieurs années et qui nous apporte un soutien sur le droit financier, et le droit fiscal. Nous avons identifié qu´au vu des perspectives de croissance des investissements au Chili, et qu´étant donné l´absence d´implantation des grands cabinets d´avocats internationaux français sur place, il y avait une nécessité qu´un avocat français s´établisse ici de manière permanente afin de devenir à court terme l´interlocuteur idéal des entreprises françaises ayant des intérêts économiques avec le Chili. Nous arrivons sur un marché ou la concurrence existe bel et bien avec d´autres cabinets d´avocats chiliens, mais nous pensons réellement pouvoir devenir le cabinet référence des entreprises françaises en leur offrant une valeur ajoutée aux prestations de services juridiques demandées.

Avez-vous été embauché juste parce que vous êtes de nationalité française?

Oui et non. D´un côté, il est évident que ma nationalité française a permis que nous signions rapidement un accord de coopération avec le cabinet d´avocats parisienGranrut (www.granrut.com), et facilite les relations diplomatiques avec les différentes institutions françaises au Chili. Mais d´un autrecôté, le droit chilien étant de tradition romano-germanique, je serai très vite en mesure de m´adapter à celui-ci et de conseiller les entreprises en appliquant ce droit qui n´est pas si différent. Par ailleurs, je demeure convaincu que l´avenir des règlements de litiges réside dans l´arbitrage. L´arbitrage international étant une branche du droit que nous comptons développer dans le futur.

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De gauche à droite : Benoit Renard, Jose Luis Ilabaca, Dimitri Weiler

Propos recueillis par Arnaud Dumourier