Le Directeur Juridique et le marketing digital de soi

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Bien loin du nombrilisme qui sévit parfois sur les réseaux sociaux, le marketing digital de soi permet au directeur juridique d'optimiser son parcours professionnel. Quatre personnalités inspirantes présentes aux Débats du Cercle racontent leurs expériences et prodiguent leurs conseils.

Lors de la 10ème édition des Débats du Cercle, qui s'est tenue le 1er juin 2022 au Grand Hôtel Intercontinental Opéra à Paris, un atelier intitulé « Le Directeur Juridique et le marketing digital de soi » était animé dans la bonne humeur par Marie Batut-Dajean, Co-responsable de la Commission Management des Directions Juridiques, Cercle Montesquieu.

Plutôt considéré comme un métier de réserve et de discrétion, le directeur juridique n'est sans doute pas spontanément porté sur la communication sur les réseaux sociaux. Le marketing digital de soi est moins intuitif pour un juriste qui n'a a priori "rien à vendre" que pour un avocat qui recherche des clients, lance dans un sourire Arthur Sauzé, Consultant en Legal Operations / Youtubeur.

Marie Batut-Dajean raconte ainsi avoir été lancée dans le grand bain contre son gré. Après avoir publié sur son blog un post intitulé « Les 10 phrases qui énervent les juristes d'entreprise », elle a vu son article publié sur LinkedIn à son insu. S'en est suivi un formidable "buzz" qu'elle ne regrette finalement pas.

Cette exemple va pourtant à l'encontre d'un bon "marketing digital de soi" qui nécessite, selon les intervenants, de fixer clairement ses objectifs : à qui veux-je parler ? Quel message veux-je véhiculer ?

Mais qu'entend-on par marketing digital de soi ?

Le marketing digital de soi s'oppose historiquement au marketing "corporate", précise Arthur Sauzé. Il s'agit là de travailler sur sa marque personnelle et faire de sa présence numérique un actif à faire fructifier. Convertir son savoir-faire en faire savoir, en quelque sorte.

Ce que confirme Delphine Bordier, Membre du Cercle Montesquieu, Legal Operations, Directrice Juridique, Manager de transition, Legal Design, Créatrice de contenus et du Podcast « Tout Droit Tout Simple ». Se positionner, donner confiance et incarner un métier, un projet, résume-t-elle.

Si se "marketer" n'est aucunement une obligation, Marie Hombrouck, Fondatrice - Cabinet Atorus Executive, assure que cela permet d'apporter ce "quelque chose en plus" au professionnel.

Comment se lancer ?

Delphine Bordier suggère la méthode des petits pas. Le cercle vertueux pourra vite s'enclencher car « plus on est visible, plus ça crée d'opportunités ».

Le meilleur moment pour travailler sa carrière professionnelle et faire naître ce cercle vertueux de confiance est lorsqu'on est "en haut", indique Marie Hombrouck, quand il n'y a pas d'enjeu comme une recherche d'emploi par exemple.

L'un des avantages des réseaux sociaux est qu'ils nécessitent peu de moyens, il suffit de créer du contenu intéressant, note Arthur Sauzé. Ils permettent également une maîtrise de son image, contrairement aux médias classique. En revanche, à l'instar de ces derniers, il importe de trouver sa ligne éditoriale (format, ton, etc.). La manière de s'exprimer dépendra également du réseau social choisi, chacun ayant son univers propre.

Le "bad buzz", bête noire du directeur juridique

Ainsi, en ayant déterminé une stratégie de communication, en sachant quel message véhiculer et en restant cohérent avec soi-même, il n'y a a priori aucune raison de récolter un "bad buzz", ajoute, rassurante, Delphine Bordier.

Internet étant ce qu'il est, si, malgré ces conseils, le redouté "bad buzz" se produit, Arthur Sauzé préconise de ne pas répondre aux attaques.

Au cas où des réticences persisteraient, le marketing digital de soi peut aussi se décliner en version de groupe, en mettant une personne de son équipe en valeur, en cherchant des synergies… Le marketing digital de soi se décline en une palette infinie, selon la personne, le moment, l'envie.

Pascale Breton

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