« Les lumières à l’ère du numérique », questions et réponses sur la désinformation

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Le Président de la République a donné 100 jours à la Commission Bronner pour dresser l’état des lieux sur « les désordres informationnels à l’ère du numérique et sur les perturbations de la vie démocratique qu’ils engendrent » et proposer les recommandations pour y faire face. 

Le XXIe siècle est marqué par la saturation et la dérégulation du marché de l’information. Une information sans filtre, peu intelligible pour les utilisateurs d’Internet. Or, si l’information, porteuse de connaissances, est la clef de toute démocratique, on constate aujourd’hui qu’elle la menace. Par ce rapport rendu le 11 janvier, la Commission nous invite donc à réfléchir sur les moyens techniques, juridiques et sociaux permettant de limiter des conséquences de la désinformation. Limiter mais pas éradiquer, car le souci reste la préservation nos libertés, d’expression, d’opinion et d’information. 

Comment les fausses informations parviennent-elles à pénétrer nos esprits ? Mécanismes psychosociaux, algorithmes et ingérences

Les moteurs majeurs de la désinformation sont le profit et la compétition stratégique. Les grandes entreprises du numérique et gouvernements étrangers se servent de nos faiblesses humaines pour accroitre leur puissance. Par des logiques algorithmiques (éditorialisation algorithmique, calibrage social et influence asymétrique) complètement opaques, ils façonnent, à notre insu, nos esprits. Autrement dit, par le chaos, le conflit, de beaux designs et la répétition, Internet et les réseaux sociaux accentuent notre biais confirmatif et nous rendent perméables aux fausses informations. 

Comment lutter contre ces informations erronées ? Éducation, modération, régulation et sanction

Selon la Commission, la meilleure réponse est d’abord la modération individuelle, puisque « chacun d’entre nous est devenu un opérateur sur ce marché ». Ainsi, l’objectif primaire doit être de permettre à tout citoyen de développer une autonomie intellectuelle face à cette économie de l’attention. Développer l’esprit critique, éduquer aux médias et à l’information, pour redoubler de vigilance, s’affirme comme le moyen le plus efficace pour lutter contre la désinformation. 

L’éducation, pour éviter le recours au droit. La France, l’Union européenne doivent soumettre des plateformes à des mécanismes de modération et de régulation mais ce ne sera que dans des cas exceptionnels, mais qu’il faut prévoir, que devront être mises en œuvre les responsabilités pénale et civile des diffuseurs de mauvaise foi. 

Face à cet « écosystème numérique », il est par conséquent absolument nécessaire que tous les acteurs agissent ensemble et multiplient leurs interventions. Plateformes, gouvernements et citoyens se doivent de coopérer pour la régulation, les bonnes pratiques, la gouvernance numérique et l’éducation de tous. 

Lisa Saccard